Une cinquantaine de migrants dont le bateau s'était échoué ont été secourus hier près de Methoni, au sud-ouest du Péloponnèse, sur fond de hausse des arrivées migratoires sur les îles égéennes proches des côtes turques, a indiqué hier la police portuaire grecque. Le groupe de Methoni, qui avait trouvé refuge sur des îlots rocheux, a été conduit dans cette localité de la pointe sud-ouest du Péloponnèse pour y être recensé et identifié, a précisé la police portuaire. Les autorités veulent notamment déterminer leur itinéraire, à l'écart de la principale route empruntée par les réfugiés et migrants en route vers l'Europe au départ de la Turquie, via le bras de mer égéen séparant ce pays de la Grèce. Entre jeudi et hier matin, 261 arrivées ont été enregistrées sur les îles d'Egée orientale de cette zone, principalement à Lesbos, en nette progression par rapport aux chiffres de ces derniers jours, a indiqué le service grec de coordination de la crise migratoire (Somp). Se comptant par milliers l'été dernier, ces passages par l'Egée ont été considérablement réduits à une centaine en moyenne par jour, après le pacte conclu au printemps par l'UE et la Turquie, prévoyant le renvoi de tous les arrivants après le 20 mars. La semaine dernière, ils avaient varié de 13 à 147 par jour. Mais la Grèce et l'UE redoutent une réouverture des vannes migratoires alors que la dérive autoritaire du gouvernement turc après le putsch manqué du 15 juillet affecte l'appareil d'Etat et tend les relations entre Ankara et les Européens. Dans l'immédiat, la poursuite, même au ralenti, des arrivées en Grèce, et les réticences des partenaires européens du pays à partager la charge avec Athènes, ont piégé quelque 58.000 réfugiés et migrants dans le pays, financièrement exsangue. Plus de 10.000 d'entre eux s'entassent à Lesbos, Chios, Samos, Kos et Leros, pour une capacité de 7450 places, la plupart ayant demandé l'asile pour éviter, ou retarder, leur renvoi en Turquie. Cette situation a relancé l'activité des réseaux de passeurs opérant via les Balkans ou entre la Grèce et l'Italie, un moment tarie par l'ouverture des frontières européennes à l'exode notamment syrien.