Mesure n Cette route s'est fermée hier, mercredi, après la décision de la Slovénie de ne plus laisser passer de réfugiés par son territoire, une mesure destinée à décourager de nouveaux migrants de partir pour l'Europe mais qui accentue le risque de crise humanitaire en Grèce. Les ministres de l'Intérieur des pays de l'Union européenne se réunissent ce jeudi pour deux jours à Bruxelles pour discuter de la crise migratoire, notamment du plan d'action élaboré par l'UE et la Turquie, alors que la route des Balkans s'est fermée. Toutefois, selon des diplomates, les propositions faites par la Turquie doivent encore être travaillées avec Ankara par le président du Conseil européen Donald Tusk avant de pouvoir être pleinement discutées par les Etats membres de l'UE. Ces propositions chocs présentées par la Turquie lors d'un sommet avec l'UE lundi à Bruxelles ne devraient donc être au centre des discussions des ministres de l'Intérieur qu'au cours de la deuxième journée de leur réunion, demain vendredi. Le volet le plus spectaculaire de l'ébauche d'accord UE-Turquie, contesté par les ONG et qui ne fait pas l'unanimité parmi les 28, verrait Ankara accepter la réadmission sur son territoire de tous les migrants arrivés clandestinement en Grèce, y compris les Syriens qui fuient la guerre dans leur pays. En échange, les Européens s'engageraient, pour chaque Syrien renvoyé, à transférer un réfugié syrien depuis la Turquie vers le territoire de l'UE. Ankara a aussi exigé à Bruxelles le doublement de 3 à 6 milliards d'euros de l'aide promise par l'UE pour l'accueil des 2,7 millions de Syriens déjà sur son sol. La Turquie a aussi sollicité la levée "d'ici juin" des visas imposés par les pays de l'espace Schengen à ses citoyens. Elle réclame également l'accélération des négociations en vue de son adhésion au bloc européen. Les dirigeants européens doivent étudier et finaliser le plan d'action avec la Turquie, censé "changer la donne", d'ici un prochain sommet prévu les 17 et 18 mars à Bruxelles. Pour compliquer davantage la situation, la route des Balkans s'est fermée hier, mercredi, après la décision de la Slovénie de ne plus laisser passer de réfugiés par son territoire, une mesure destinée à décourager de nouveaux migrants de partir pour l'Europe mais qui accentue le risque de crise humanitaire en Grèce. "La route (des Balkans) pour l'immigration clandestine n'existe plus", s'est félicité le Premier ministre slovène Miro Cerar, dont la décision a été suivie par la Croatie et la Serbie. Depuis lundi, la Macédoine n'a plus laissé entrer aucun migrant depuis la Grèce. M. Tusk s'est félicité de ce développement. "Le flux irrégulier de migrants sur la route des Balkans occidentaux a pris fin. Il ne s'agit pas d'actions unilatérales mais d'une décision commune des 28", a-t-il écrit sur Twitter. Sauf exceptions "humanitaires", seuls sont désormais autorisés à entrer dans les pays concernés les migrants désirant y demander l'asile, une infime minorité parmi les quelque 850.000 personnes qui ont débarqué sur les îles grecques l'an passé, depuis les côtes turques, pour rejoindre le nord de l'Europe, principalement l'Allemagne. Depuis l'été, un corridor laissant passer les candidats à l'asile le long de cet itinéraire s'était de fait mis en place. Mais après des restrictions en série imposées ces dernières semaines aux frontières, de la Macédoine à l'Autriche, le nombre de migrants admis s'était déjà réduit à peau de chagrin.