La nuit algéroise ajoutait à l'aura de l'artiste. Se produisant ce mercredi à la salle Ibn Khaldoun, le chanteur français Michel Delpech a réussi à retrouver son public à Alger. Inaugurant sa prestation par le légendaire tube Quand j'étais chanteur Delpech a, du premier coup, séduit. Devant un public nombreux, où figuraient des personnalités françaises, l'interprète n' eut aucun mal à se produire avec une aisance parfaite sur scène. Dans un style simple mais de crooner, qui est le sien, il enchaînait chanson sur chanson; ainsi se succédaient: D'ici, tous les hommes s'aiment vu d'avion, Jonathan, Toutes ces années, C'est une merveille... qu'agrémentaient un jeu de lumière, une excellente sonorisation et un orchestre plus que jamais au diapason. Instaurant de facto le dialogue avec son auditoire, Michel lançait: «Algérois et Parisiens sont les deux plus belles villes du monde» pour poursuivre avec la fille qui habitait chez moi, je viens vendre mon chagrin, un regard amical et il chanterai, voilà pourquoi ce lundi-là» que portait une voix langoureuse et chaude. Réussissant finalement à bercer un public algérois où la composante féminine n'était pas des moindres. C'est que l'artiste possède ce talent de donner de la vie à ces textes éternels. Bien qu'assailli par les flashs des photographes mais très à l'aise, il poursuivait avec sous le regard du quartier Bresson alors que le public répondait présent. Michel Delpech reprendra ensuite une chanson, assez vieille, des années quatre vingt où il traduit tout le charme qu'a eu sur lui l'Inde et qu'il aura mis en mots : Bombay ton nom est dans mon coeur où en bon «reporter» le chanteur reproduit la vie qu'il a observée lors de son passage en Inde. Le produit en est un morceau, un tantinet «jazzy». L'autre chanson qu'il a aimé et ce morceau de 1980, reprend le plus fidèlement à Paul Simon dans trente manière de quitter une fille. Notons que l'événement a été rendu possible grâce à Arts et Culture qui aura fait preuve à l'occasion d'une organisation parfaite. Avec une voix qui porte et qui emporte, Michel Delpech parvenait de la sorte à surfer sur un répertoire ou alternaient des airs récents et d'autres nostalgiques à l'instar de c'était nos quinze ans, ça me fait drôle de divorcer ou l'immortelle si c'est fichu entre nous la vie continue ou ça ira tous soutenus par de virtuoses «garçons» aux instruments dont une langoureuse guitare basse d'Alain Coulur, la batterie ou le clavier manié par Jean Yves Picalo. Ces derniers accompagnaient inlassablement Michel Delpech, le Prince charmant qui n'était pas fatigué de chanter ses chants les plus beaux à Ibn Khaldoun. Alors que la nuit algéroise ajoutait à l'aura de l'artiste et à son recueil. C'est elle que j'attendais, loin d'ici, du grand art ou le somptueux white is white permettait aux fans de se reconnaître dans le répertoire du chanteur qui pouvait se permettre le tour de magie d'emmener son public tantôt en ville tantôt en campagne notamment par le mélodieux les oies sauvages pour les plonger par la suite dans tu me fais pleurer : un moment fort où Michel Delpech dansait sur scène avec quelques-unes de ses admiratrices. Pour un flirt avec toi», dans le Loire et Cher ou c'était bien chez Laurette finissaient d'envoûter un public déjà séduit par une voix qui n'a pas pris une ride.