Sur l'ensemble des deux matches, l'équipe égyptienne mérite de passer au prochain tour. Il n'y aura pas de représentant algérien dans la deuxième phase de la Champions' League africaine, la plus prestigieuse des compétitions continentales de clubs. Depuis la création de celle-ci dans sa nouvelle version, c'est la troisième mésaventure de ce genre qui arrive au football algérien. En 2000, c'était le MCA qui avait été sorti avant la deuxième phase. Le CRB l'avait imité en 2002. Mais en ces deux circonstances, l'Algérie ne présentait qu'un seul club alors que cette année pour la première fois, elle avait lancé deux clubs dans l'aventure : la JSK et l'USMA. L'équipe de la Kabylie avait, on le sait, subi une véritable désillusion en étant éliminée d'entrée de jeu par le Fello Star de Guinée. La formation algéroise, quant à elle, a pu passer un tour pour céder juste avant l'entame de la seconde phase. Disons-le tout net, sur l'ensemble des deux matches qu'elle a eu à jouer face au Ahly du Caire, l'USMA ne méritait pas de se qualifier. La consécration de l'équipe égyptienne n'a, donc, été que l'aboutissement logique à une double confrontation où l'on fera remarquer que c'est Merouane Abdouni, le gardien des Rouge et Noir qui a eu le plus de travail. Signe que la qualification du Ahly ne se discute pas. Maintenant, il est vrai, il y a matière à regretter en voyant l'USMA revenir d'Egypte avec le match nul. Mais il s'agit d'être réaliste. En revoyant minutieusement le match, on s'apercevra que notre représentant a bien de la chance de s'en sortir avec ce score. Non pas que le Ahly ait été d'une activité débordante ou qu'il ait dominé de la tête et des épaules son adversaire. Non, l'objectivité oblige tout un chacun à reconnaître que bien que jouant à l'économie, l'équipe égyptienne s'est procurée de nombreuses occasions ratées pour la plupart par manque de lucidité mais aussi parce que Abdouni a sorti un grand match. Ne pas admettre cela c'est faire preuve d'un sacré chauvinisme qui ne sert ni l'USMA ni le football algérien. Il y a lieu, cependant, d'admettre que l'équipe algéroise a mieux joué qu'il y a 15 jours au stade de Bologhine. Or, il se trouve qu'elle a évolué ce vendredi sur un grand terrain recouvert d'un gazon naturel et devant des tribunes aussi larges que spacieuses. Cela démontre que l'USMA est parfaitement capable de se débrouiller sur de larges espaces. Par conséquent, l'idée de jouer le match aller dans le stade de Bologhine a peut-être précipité l'élimination des Rouge et Noir. Une simple rétrospective de la participation dans cette compétition aurait fait remarquer que leur match le plus plein, concrétisé par une très nette victoire sur la grande formation de l'ES Tunis, avait été réalisé au stade du 5-Juillet. Le président de l'USMA, Saïd Allik, nous avait affirmé, en milieu de la saison, que son voeu était que son club puisse, désormais, recevoir ses adversaires au stade olympique car, pour lui, le stade de Bologhine ne répondait plus aux exigences de l'USMA. Pourquoi donc avoir choisi Bologhine pour recevoir le Ahly? La réponse à cette question déterminera les responsabilités de tout un chacun. L'USMA était, à cause de cette stupide décision, partie au Caire avec le handicap d'un but à remonter. A la fin du match retour, on a le sentiment que c'est à Alger qu'elle a gâché ses chances de qualification. Mais attention, nul ne sait comment aurait réagi le Ahly s'il avait eu comme obligation de gagner chez lui pour passer. Il a fait chaud vendredi sur la capitale égyptienne. Il est incontestable que la chaleur n'a pas servi l'USMA, mais il convient de dire que les Egyptiens, eux aussi, ont été incommodés par cette hausse du mercure. Du reste, le match a été disputé sur un rythme lent. L'équipe algérienne dans laquelle on avait titularisé Djahnine dans le couloir droit à la place de Hamdoud avec l'objectif de bloquer le remuant attaquant angolais du Ahly, Gilberto Amaral, l'équipe algérienne, donc, avait opté pour placer le seul Eneramo à la pointe de l'attaque pour tenter de déstabiliser la défense de l'adversaire. Inutile de dire que le joueur nigérian se démena sans cesse, mais ne pouvait tout faire tout seul. Le Ahly a, donc, opté pour la gestion du score acquis à l'aller non sans tenter des incursions dont quelques-unes auraient pu faire mouche. Cette stratégie l'amena à se découvrir au profit de son vis-à-vis lequel, sur sa première contre-attaque digne de ce nom, réussit à ouvrir le score, Dziri servant impeccablement Achiou dont la reprise, en pleine course, fut couronnée de succès (39'). L'USMA venait de réaliser un petit exploit mais très vite, on s'est aperçu que le Ahly jouait en deçà de ses possibilités. La preuve en est que les dernières minutes de la première mi-temps ont vu l'USMA subir un véritable siège de la part des Egyptiens. Lesquels Egyptiens sont parvenus à égaliser dans le temps additionnel par Mohamed Chawki. Un but entaché d'un hors-jeu d'un joueur égyptien, mais il faut reconnaître qu'auparavant le ballon avait heurté le bras d'un joueur algérien et l'arbitre aurait très bien pu accorder un penalty au Ahly. Lequel Ahly a poursuivi sa domination durant les premières minutes de la seconde mi-temps avec la réussite au bout puisque Imad Errahas de la tête est parvenu à battre Abdouni (55'). Moins de quatre minutes plus tard, en envoyant directement le ballon sur un poteau suite à un corner, Dziri a failli rétablir l'équilibre. Cette chaude alerte a incité les Egyptiens à continuer à attaquer pour inscrire un autre but libérateur et là, on peut dire que l'USMA est passée plusieurs fois à côté de la catastrophe. Et puis en fin de match, en plein relâchement de la part des Egyptiens, il y a eu ce penalty obtenu par le rentrant Doucoure et transformé par Hamdoud (qui avait remplacé Deghmani). Un penalty qui a permis à l'USMA d'éviter une nouvelle défaite. Mais pas l'élimination. Répétons-le, la qualification du Ahly est amplement méritée et n'a pas à être discutée. L'USMA devra faire son mea culpa, notamment sur la sottise de recevoir au stade de Bologhine. L'affaire marche avec quelques faibles équipes du continent mais pas avec les fortes. Maintenant, l'équipe algérienne va devoir se consacrer au match de repêchage pour la Coupe de la Confédération contre le vainqueur de la rencontre AS Marsa - Stella Sport d'Adidjan. Et là, ce sera encore une autre épreuve pas facile à négocier mais certainement moins pénible que contre le Ahly.