Fort de quelque 9 000 hommes selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh) et deuxième groupe islamiste rebelle en importance dans la Ghouta orientale, il y contrôle plusieurs villes et localités dont Zamalka, Aïn Tourma, Jisrine et Saqba. Le groupe rebelle islamiste Faylaq al-Rahmane a la particularité d'être engagé à la fois dans l'assaut contre le régime dans l'est de Damas et de participer aux négociations avec le régime à Genève pour mettre fin au conflit en Syrie. Le chef de son bureau politique Moutassem al-Choumeir figure parmi les membres de la délégation de l'opposition et son porte-parole, Waël Alouane, est l'un des conseillers pour les médias de la délégation. Faylaq al-Rahmane a été formé au début de 2013, fruit d'une alliance de plusieurs factions. Il est principalement présent dans la vaste région de la Ghouta orientale près de Damas, d'où sont originaires ses combattants. Des centaines de ses membres se trouvent aussi dans l'est du Qalamoun, une région montagneuse proche de la capitale. Il est dirigé par le capitaine dissident Abdel Nasser al-Choumeir. Fort de quelque 9000 hommes selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh) et deuxième groupe rebelle en importance dans la Ghouta orientale, il y contrôle plusieurs villes et localités dont Zamalka, Aïn Tourma, Jisrine et Saqba. Il est en outre influent dans des quartiers de l'est de Damas, dont Jobar, d'où l'offensive contre les forces prorégime à Damas a été lancée dimanche dernier. Il reçoit un soutien de plusieurs pays, surtout le Qatar et la Turquie. Les combattants de Faylaq al-Rahmane combattent au côté de la coalition Tahrir al-Cham dominée par le Front Fateh al-Cham, l'ex-branche syrienne du réseau jihadiste Al-Qaïda. C'est avec cette alliance qu'il a lancé l'offensive contre le régime à Damas, où se déroulent les plus violents combats en deux ans. Ces combats rendent encore plus compliquées les négociations indirectes de Genève entre régime et opposition sous l'égide de l'ONU. Waël Alouane ne veut pas parler «d'alliance ou de partenariat», mais admet que la présence de Tahrir al-Cham ne peut être ignorée dans l'est de Damas. Selon lui, Faylaq al-Rahmane est «loin des idéologies propres à certains groupes considérés comme extrémistes». «Nos révolutionnaires agissent sur la base des principes de la révolution et de la lutte contre le régime», explique-t-il. M.Alouane affirme que les préparatifs de l'offensive dans l'est de Damas ont commencé il y a trois mois, mais «l'assaut dont font l'objet la Ghouta orientale et certains quartiers de Damas où sont présents les rebelles en a imposé le déclenchement». Il faisait allusion à l'attaque du régime contre les quartiers de Barzé, Qaboun et Techrine, pour pousser, selon l'Osdh, les rebelles à partir ou à signer des accords de trêve ponctuels. Selon M.Alouane, l'offensive rebelle à Damas peut influer sur les négociations de Genève. Pour l'opposition, la bataille de Damas relève de «la légitime défense» face à la «politique de soumission» et de blocus pour «affamer la population» pratiquée par le régime. Pour ce dernier, c'est une tentative des «groupes terroristes de détruire» les efforts de règlement du conflit à Genève. Faylaq al-Rahmane est l'une des factions ayant signé l'accord de cessez-le-feu parrainé par la Russie, allié du régime, et la Turquie et entré en vigueur le 30 décembre. Cet accord a été néanmoins rapidement violé avec la poursuite des violences. Sa participation à Genève coïncide avec un rôle militaire plus important sur le terrain. Des représentants du groupe avaient participé au précédent round achevé début mars.