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Quel rôle pour notre élite?
TRANSITION ECONOMIQUE DE L'ALGERIE
Publié dans L'Expression le 26 - 03 - 2017

Le statut d'un cadre politique ou d'un footballeur vaut mieux que n'importe quel diplôme universitaire
L'élément humain de nos jours a besoin d'être écouté, associé à toutes décision et changement et enfin, récompensé dans la vie de son entreprise ou de son pays.
Evidemment, l'étape actuelle nous impose de bien gérer notre projet de société démocratique, parce que toute nation qui aspire à devenir un pays développé doit préparer sa transition politique, économique et sociale en intégrant les élites, sous-entendu les vrais intellectuels, en valorisant la valeur H, notamment le travail honnête, l'effort intellectuel et scientifique et les compétences. En effet, nous sommes un pays aux portes de l'Occident et au coeur de l'Afrique et du Maghreb, dans la perspective d'un véritable développement harmonieux dans le nouveau monde d'aujourd'hui bâti sur la compétitivité et l'intelligentsia.
L'Algérie a-t-elle une politique de ressources humaines?
Conscient qu'un pays ou une entreprise ne peut fonctionner qu'avec une ressource humaine qualifiée et des élites, il est donc nécessaire de se pencher sur la question des énergies humaines avant l'argent et la machine qui peuvent constituer un levier stratégique, une base de l'initiative et de l'action compte tenu de l'ampleur des défis qui attendent l'Algérie dans cette transition difficile et complexe à la fois. Pourquoi? parce qu'on a détruit les motivations de notre élite intellectuelle et nos cadres, d'où cette réalité qui fait que les valeurs du travail et de l'effort intellectuel ne se manifestent guère en Algérie. Parmi les caractéristiques fondamentales des crises multidimensionnelles que traversait notre pays, il y en a une qui s'impose par sa dimension et sa nature, la crise de l'intelligence: la fuite des cerveaux algériens et des cadres de haut niveau. On parle beaucoup de politique et de football, mais très peu de la ressource humaine qualifiée ou des élites intellectuelles et scientifiques qui pourraient certainement propulser la réussite économique du pays, car se sont celles-là qui créent,qui innovent et qui bâtissent la cohésion et construisent l'avenir de notre pays afin de lui permettra de conquérir le monde. Le salaire d'un footballeur des Ligues professionnelles 1 et 2, est de 100 fois et plus le montant du Snmg (salaire national minimum garanti par l'Etat) soit l'équivalent de 2.000.000DA/mois et 10 fois et plus celui d'un cadre de haut niveau, d'un chercheur, d'un professeur d'université, ou de médecine, d'un journaliste... Le statut d'un cadre politique ou d'un footballeur vaut mieux que n'importe quel diplôme universitaire. Ce qui explique à notre humble avis, le faible apport, des cadres en question qui engendre aujourd'hui plus de charges que de productivité ou d'innovation, et un coût du travail trop élevé aux regards des faiblesses de la production, productivité et de la rentabilité économique.
C'est là l'une des questions les plus troublantes, car l'Algérie se doit de redéfinir sa politique économique si elle compte atténuer ses déficits managériaux aux valeurs internationales et budgétaires fortement excessifs et réduire sa dépendance à l'égard des hydrocarbures. En effet, un nombre important de compétences s'est vu contraint de partir en retraite avant l'âge légal (60 ans) ou carrément quitter le pays en raison de leur marginalisation: des milliers d'intellectuels, chercheurs, économistes, journalistes financiers, médecins, et de cadres de haut niveau dans diverses spécialités formés dans les universités algériennes. Aujourd'hui, il faut en parler et insister sérieusement sur ce gaspillage de matière grise. Pourquoi? Parce que, confrontés à des contraintes majeures pour imposer leurs idées et défendre leurs tâches et responsabilités, nos élites et cadres de haut niveau tombent souvent dans l'opposition et deviennent un problème pour les dirigeants économiques ce qui a élevé le niveau de démobilisation dans le travail et le départ volontaire ou anticipé. Sans compter sur le manque d'égards et cet esprit de «nul n'est indispensable». C'est là un véritable drame pour notre pays, car si l'on peut construire des logements, des routes, des écoles, des universités, des usines, c'est bien, mais on ne pourra pas reconstruire un système économique et de formation des élites intellectuelles et scientifiques défait aujourd'hui par des crises économiques, politiques et morales sans précédent. Il apparaît ainsi que l'urgence est plus dans l'implication des élites intellectuelles, scientifiques et journalistes, en leur offrant un vrai environnement et un statut privilégié, vu que les élites sont aussi indispensables à l'équilibre des comptes publics, parce qu'un pays qui n'offre pas les conditions favorables aux élites et aux compétences en général, ne pourrait garantir son développement économique durable.
Selon les statistiques, près de 260.000 de nos cerveaux et cadres de haut niveau auraient en effet quitté le pays depuis le début des années 1980 pour s'installer à l'étranger. On peut dire, qu'il n'y a pas encore une politique qui doit capter les énergies humaines «cerveaux et bras» et enfin, une stratégie dans l'action et la capacité d'anticipation.
On assiste à la fuite de notre matière grise tout en entretenant à grands frais des milliers d'experts étrangers dans les domaines du conseil, de l'expertise, de l'audit, de l'assistance technique étrangère et autres qui reviennent à une moyenne de 9 milliards de dollars/an. Sommairement, nous définissons les élites comme des groupes sociaux qui, en raison de leur position ou de leurs moyens intellectuels et scientifiques, sont en mesure d'apporter des solutions définies et pérennes à l'ensemble des problématiques qui se posent à un pays et sont en mesure de décrypter la vision de l'économie et de la société. Elles ont le talent, la culture, la vision, l'expertise pour influencer l'évolution de la société en participant aux décisions importantes de celle-ci. Certes, l'intellectuel et le scientifique ne sont pas les hommes qui pensent, mais les hommes qui communiquent leur pensée. En d'autres termes, l'intellectuel et le scientifique sont ceux qui par leurs discours produisent du sens à la société, qui ajuste ses projets.
C'est bien de cela qu'il est aujourd'hui question pour une sortie de crise et préparer une étape nouvelle autour d'un nouveau projet économique et social de l'Algérie, afin de sortir de notre dépendance de la rente des hydrocarbures et de faire face à l'évolution des mutations mondiales économiques en cours dans les sociétés. En effet, la ressource la plus précieuse d'une nation est, demeure et demeurera le capital, humain, la seule arme véritable qui assure le progrès et développement à un pays sachant que la science et la technologie font les grands défis dans le monde développé d'aujourd'hui.
L'acte est éminemment politique pour la prise en compte de l'importance des compétences qui devient une nécessité vitale pour une nouvelle vision dynamique de l'économie algérienne qui vise à sélectionner pour notre développement les élites intellectuelles et scientifiques et de spécialistes compétents, de haut niveau, au diapason de l'évolution des technologies et du savoir afin d'assurer dans les meilleures conditions une économie développée qui participe pleinement dans ce monde dominé par les exigences de la mondialisation-globalisation.
Ce sujet reste donc, plus ou moins sous silence et rarement soumis à un vrai débat sur le rôle et la place des élites en Algérie et on ne peut qu'être inquiet pour l'avenir de notre pays vu l'inquiétude à propos de l'élite qui stagne dans notre pays ou encore les élites dirigeantes qui sont impuissantes face au poids de la politique partisane ou de la gestion étatique centralement dirigée (économie administrée).
Un grand retard technologique et industriel
La valeur homme n'a pas d'égale dans le développement du pays, c'est l'élément indispensable pour asseoir la bonne gouvernance économique et publique favorable au renouveau économique afin de favoriser l'insertion de l'Algérie dans l'espace économique mondial. En fait, cela constitue le premier défi de l'étape de l'après-pétrole qui est aujourd'hui de plusieurs ordres dans la crise algérienne. Cela, doit être remis honorablement en question, car l'enjeu est très important et décisif pour construire l'Algérie du XXIe siècle dominé par les hautes technologies et la mondialisation.
A ce propos, nous citons un exemple édifiant: «Je n'ai pas besoin d'ordinateur, j'ai Attali», disait François Mitterrand, président français.
Dans cette vision, l'Algérie de 2017 a besoin de préserver son avenir et celui de ses générations futures, sachant que les choses ne vont pas bien en matière de développement économique durable. Sommes-nous dans une situation de grandes crises socio-économiques et de consolidation du budget de la nation dues à l'échec de l'économie fondée sur la rente pétro-gazière? Il est vrai que le manque de diversification de son économie est la conséquence d'un modèle d'économie administrée compte tenu de la forte étatisation du système économique et financier rentier basé sur les hydrocarbures, ceci d'une part, et d'autre part, les compétences stagnent dans notre pays, loin de la volonté intellectuelle de faire des analyses justes et de pouvoir administrer au pays les bonnes solutions pour régler ce que l'on pourrait appeler la question nationale.
Notre pays comparé aux pays émergents, a pris un grand retard technologique et industriel et souffre de faiblesses structurelles: dépendance du commerce d'importation à l'heure où l'actualité nationale braque ses feux devant la situation de la crise énergétique mondiale plongeant le pays dans de sombres crises socio-économiques et financières qui se posent en termes d'urgences telles que la croissance, l'investissement productif, les finances publiques, le pétrole, la fiscalité, la retraite, le chômage, l'informel, la dépréciation du dinar et du pouvoir d'achat, l'inflation... qui trouvent leur parfaite expression dans la déficience d'une économie du savoir et du management basée sur les valeurs internationales, une formation technique, scientifique et de connaissances de base et «les postes- bidons» qui ont prévalu jusqu'ici dans nos entreprises et nos administrations.
La rente pétrolière
Effectivement, la tendance des dirigeants d'entreprise à marginaliser dès leur désignation les cadres compétents qui sont écartés de toute décision et ce, quitte à compromettre un projet d'entreprise non achevé, une restructuration, un plan de redressement, un projet de recherche, une prospective etc. et rarement qu'un gestionnaire ou un dirigeant dépose sa démission après une gestion déficitaire consécutive. Alors qu'on ne peut améliorer la qualité de la gouvernance économique d'un pays que par l'importance et le progrès des hommes à valeur «H», dont-on connaît aujourd'hui les répercussions négatives à savoir des faillites d'entreprises, des dysfonctionnements, des déficits chroniques, des assainissements financiers à répétition, des subventions et transferts sociaux colossaux, les effets pervers de la bureaucratie, fuite des cerveaux, marginalisation des compétences, fuite des capitaux et scandales de corruption qui agitent les Algériens.
Cela suppose que le choix des dirigeants économiques ou politiques n'a jamais été des plus heureux pour le développement économique de notre pays. En effet, si les dirigeants et les cadres progressent, toute l'économie du pays en tire profit, combien de présidents-directeurs généraux ou de cadres dirigeants, de directeurs centraux, de ministres, de walis... sont passés aux commandes de l'économie, de l'administration ou du gouvernement sans que cela ait apporté un redressement économique salutaire, sans pour autant qu'on ait évalué les ressources humaines, facteur premier de la richesse d'un pays puisque tout pays ou toute entreprise doit se bâtir sur des compétences avérées et du savoir, capables de créer la richesse, l'emploi et d'ouvrir de grandes perspectives pour les jeunes et les futures générations. Il est préférable d'avoir aujourd'hui entre les mains la technologie et le savoir-faire (know-how) que l'argent de la rente bien qu'il contribue aux équilibres budgétaires.
La conclusion qui s'impose est celle de la nécessité de faire fonctionner le pays selon une échelle des valeurs humaines. L'économie est un défi de l'homme! La rente pétrolière n'a aucune valeur devant le travail, la science et l'homme.
(*)Financier et auteur de deux ouvrages: Comptabilité des sociétés et Gouvernance des entreprises


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