Le Premier ministre Seule une dizaine de produits seront finalement soumis aux licences d'importation, dont les plus importants sont la banane, les véhicules, le fil à machine, les ronds à béton et le ciment. Alors qu'un petit air des années 1980 planait sur le pays avec des pénuries qui pointaient le bout du nez, Sellal est venu à la rescousse! Le Premier ministre a organisé, jeudi dernier, un Conseil interministériel consacré aux importations. Il a présenté à ses ministres son plan antipénurie qu'ils devront ainsi appliquer immédiatement. Dans le même temps, il a décidé d'annuler la décision de son ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune de soumettre tout les produits finis aux fameuses licences d'importation. Le chef de l'Exécutif a élaboré une liste de produits bien ciblés, suivant des critères très stricts à l'instar de leur disponibilité en tant que produits fabriqués localement, leur coût et le trafic qui pourrait graviter autour d'eux. Au final, Abdelmalek Sellal a dégagé une «dizaine de produits qui devront être soumis aux licences d'importations, dont les plus importantes sont la banane, les véhicules, le fil à machine, le rond à béton et le ciment», révèle une source officielle. Car, Sellal a vite compris qu'une telle décision allait incontestablement mener le pays vers une pénurie sans égale. Il y a plus de 50.000 produits finis qu'on importe, les soumettre tous aux licences d'importations aurait été de la pure folie avec de graves conséquences sociales. C'est d'ailleurs pour cela qu'il a convoqué cette réunion interministérielle juste quelques heures après cette annonce de Tebboune. Alors que ce dernier était le matin même sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III où il avait confirmé cette étonnante décision, précisant toutefois que «les intrants et les produits de première nécessité tels que le sucre, l'huile, le café, le thé, les légumes secs, les céréales ne sont pas concernés». Mais il semblait que le ministre du Commerce par intérim se soit trompé d'époque...On n'est plus dans les années 1980, où l'on parle d'assurer les produits de première nécessité aux citoyens. Depuis l'arrivée du président Bouteflika au pouvoir, le niveau de vie des citoyens s'est grandement amélioré. Ils se sont habitués à un certain confort que l'on ne peut «bloquer» d'un coup...! Surtout que le dispositif des licences d'importation a montré qu'il n'était pas encore bien «ficelé» puisqu'on est à la fin du 1er trimestre de l'année, et seuls les bananes ont eux droit à ces fameuses licences. Plusieurs produits importants restent bloqués à l'instar du ciment et du rond à béton. Soumettre tous les produits finis à cette mesure aurait été la porte ouverte à tous les dérapages et toutes les spéculations comme ce qui a été fait avec la banane, dont a contrario on peut se passer. Imaginons alors ce que cela aurait été avec des produits de tous les jours, qui ne sont pas considérés comme produits de 1ère nécessité et dont la production nationale n'arrive pas à couvrir tous les besoins? Selon les spécialistes, on allait «dérouler» le tapis rouge à une inflation des plus incontrôlables. L'idée générale qui consiste à débarrasser la facture des importations de produits superflus, estimé eà 7,8 milliards de dollars par Tebboune, est noble. Mais elle semble avoir été prise dans la précipitation, sans une réflexion de fond sur la stratégie à adopter pour arriver à l'objectif que s'est fixé le gouvernement de réduire la facture d'importation de 15 milliards de dollars en 2017. Chose qui n'a pas échappé au Premier ministre qui a trouvé la parade en instruisant les services concernés de renforcer les contrôles, notamment les quantités des produits importés, leur prix, et leur origine. C'est-à-dire arrêter la surfacturation et le «siphonnage» de nos devises par la mafia de l'importation, tout en assurant la disponibilité de tous les produits sur le marché. C'est la patte du chef... Licences d'importation de biens et marchandises auprès de l'UE Ouverture de la domiciliation bancaire Le ministère du Commerce a annoncé l'ouverture de la domiciliation bancaire pour les licences d'importation et les contingents tarifaires de biens et marchandises auprès de l'Union européenne (UE) au titre de l'exercice 2017. «Dans le cadre des accords conclus avec l'UE, l'Algérie réaffirme son respect des règles régissant le commerce extérieur et les accords internationaux conclus, notamment le partenariat avec l'UE s'agissant des contingents tarifaires. A ce titre, le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, a adressé une correspondance au gouverneur de la Banque d'Algérie pour l'ouverture de la domiciliation bancaire pour les licences d'importation et les contingents tarifaires de biens et marchandises auprès de l'UE au titre de l'exercice 2017», précise le ministère dans un communiqué