Le prix de l'eau minérale connaîtra-t-il une augmentation dans les jours qui viennent? La question est tout à fait légitime. Car à en croire Abdellah Boucheddah, directeur de l'Agence du bassin hydrographique constantinois -Seybouse-Mellègue (ABH-CSM), qui s'exprimait avant-hier en marge d'une rencontre régionale sur l'eau et l'environnement, organisée à Constantine, une redevance sera payée par les producteurs de l'eau minérale contre chaque litre expédié». «Environ 42 producteurs d'eaux minérales et de source devront s'acquitter cette année d'une redevance pour l'utilisation du domaine public hydraulique naturel», a-t-il fait savoir. «La valeur de cette redevance prévue par le décret exécutif du 31 octobre 2016 est fixée à un dinar par litre d'eau expédié des unités d'emballage et mis en bouteille», a ajouté Boucheddah, précisant que ladite redevance est versée une fois par an. «Une fois collectées, les redevances qui s'élèveront certainement à des milliards de dinars seront destinées à alimenter le Fonds national de l'eau, sur le budget de l'Etat, alors que 12% seront versés à l'Agence nationale de la gestion intégrée des ressources en eau (Agire)», a indiqué le directeur de ABH-CSM, ajoutant que le montant des redevances permettra de réinvestir dans le secteur de l'eau à travers notamment la réalisation de nouveaux projets. «La partie qui s'occupera de la facturation, devra évaluer les volumes d'eau prélevés et prendre en considération la quantité d'eau minérale ou d'eau de source expédiée des unités d'emballage, est, selon la même source, l'Agence nationale de la gestion intégrée des ressources en eau (Agire)». Boucheddah qui n'a pas donné une date exacte pour le début de payement de cette facturation, s'est contenté de dire qu'il se fera durant l'année en cours. L'objectif de l'instauration de cette redevance, a laissé entendre le responsable, n'est pas la recherche par les pouvoirs publics de nouvelles ressources financières pour atténuer un tant soit peu le «trou financier» causé par la chute des prix du baril de pétrole comme pourraient l'interpréter certains, mais d'abord de préserver les sources naturelles, lesquelles sont indispensables pour l'équilibre écologique et aléatoire des conditions climatiques. Il est à rappeler par ailleurs que l'exploitation des sources naturelles par les producteurs d'eaux minérales a suscité il y a quelques années en Algérie un sérieux débat, parmi aussi bien la société que les spécialistes. Abdelmalek Sellal qui était ministre des Ressources en eau à cette époque- là, a dû animer plusieurs émissions sur les plateaux de la Télévision nationale pour rassurer les citoyens quant au contrôle de ces producteurs par l'Etat et leur soumission à un cahier des charges. Le débat, en fait, a été déclenché par des médecins qui avaient déconseillé aux patients de boire de l'eau minérale. Celle-ci, avaient-ils jugé, est puisée des fosses septiques et mal entretenue, et surtout mal emballée. Depuis, disons-le, de nombreuses améliorations ont été apportées.