L'élection présidentielle française passionne les médias de la planète et arrive après l'élection présidentielle américaine. Et pourtant, la France est seulement la quatrième puissance économique et politique dans le monde. Pourquoi les médias du monde entier consacrent des sujets sur l'élection présidentielle française alors qu'il y a une élection en Serbie, une autre dans un pays scandinave? Même les médias asiatiques consacrent des sujets à l'élection française. Au Japon, la chaîne télévision publique NHK a organisé des sujets sur l'événement. Ainsi la chaîne NHK a identifié le sujet par un gros coq en polystyrène. Le chroniqueur commence par rappeler le nom des anciens présidents. Sur l'aile gauche, François Mitterrand et François Hollande, sur l'aile droite, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy sont affichés. Sur la crête rouge du coq, les initiales UE (Union européenne) et le mot tolérance sont notés. Ces deux termes étant deux valeurs représentatives de la France pour les Japonais. Le parti d'extrême droite du Front national est rebaptisé par les Japonais «parti démoniaque» et l'expert nippon raconte comment la candidate frontiste a réussi à «dédiaboliser» son mouvement. Quant à Emmanuel Macron, il est présenté d'une manière humoristique. Une des invitées pensait que Marine Le Pen était la mère de Macron. Ce décryptage de l'élection présidentielle a fait le buzz et a été repris par plusieurs médias français. Pour de nombreux observateurs, l'élection présidentielle française est plus traitée d'une manière dérisoire que d'une manière politiquement correcte. Le french bashing introduit par les Français a visiblement déteint sur cette élection. Il est clair que pour rentabiliser le traitement politique de cette élection purement française, il faut apporter quelque chose de nouveau. Les médias britanniques, américains et même japonais sont les premiers à se moquer de cette élection française. Le débat de bas niveau présenté par certains candidats français, notamment ceux de la gauche, a fait glisser vers le bas la force du sujet. Les déboires de Fillon dans le paysage politique et médiatique français ont visiblement heurté la sensibilité des franciliens. Pour mieux commenter et analyser l'élection française, il faut rester dans le niveau intellectuel qui a fait la force de la France dans les années 1970 et 1980. Les médias étrangers ne se moquaient jamais de Mitterrand ou de Chirac, mais dans les années 2000, les médias japonais et américains se moquaient de Hollande et de Sarkozy. Qu'en sera-t-il de Marine Le Pen, de Fillon ou de Hamon, qui n'est pas trop médiatisé? Quant à Macron, il a réussi pour son réseau à mettre les médias français et internationaux dans la poche, même les médias algériens puisque son passage télévisé en Algérie a fait un buzz retentissant. [email protected]