L'Algérie abritera, novembre prochain, le 4e Forum panafricain de la jeunesse    Zahana souligne la nécessité d'améliorer l'efficacité des opérations portuaires    Les impacts des tensions géopolitiques au Moyen-Orient sur le cours des hydrocarbures via le rôle stratégique du détroit d'Ormuz    L'Algérie possède le chasseur bimoteur SU-30MKA le plus destructeur    365 ''7 octobre'' infligés au peuple palestinien par l'Etat terroriste israélien    L'occupation sioniste tente de réduire au silence le 4e pouvoir en Palestine    Une année de génocide sioniste a transformé Ghaza en «cimetière» pour des milliers de Palestiniens    Les Algériens fixés sur leurs adversaires    Ligue 1 : Report du match ESM – USMA    Un match pas comme les autres    Une rentrée professionnelle 2024 exceptionnelle    Un réseau organisateur de traversées clandestines neutralisé    Les enseignantes sensibilisées    Cook and Book à Bruxelles, ou la lecture en mangeant    Show grandiose pour le 50e anniversaire    « Massar » de Lila Borsali dans les bacs    L'ambassadeur Kényan salue les bonnes relations unissant l'Algérie et son pays    La Hollande aspire à renforcer sa coopération avec l'Algérie dans des domaines stratégiques    La diplomatie algérienne au service des causes justes, de la paix et de la sécurité internationales sous la direction du Président de la République    L'ambassadeur éthiopien salue la qualité des relations "profondes et ancrées" entre l'Algérie et son pays    Paludisme et diphtérie: de nouvelles quantités de vaccins et d'équipements médicaux envoyées aux wilayas du Sud    Ophtalmologie: la sensibilisation au dépistage des pathologies oculaires soulignée    Fier de la voix de la vérité défendue par nos diplomates sous la direction du président de la République    La 2e édition de "AGRI TECH EXPO" réunit 80 exposants à Annaba    Commémoration du 12e anniversaire de la mort de Chadli Bendjedid    L'Algérie et la Hongrie liées par des liens d'amitié historiques    Le Président de la République préside la cérémonie de remise des lettres de créances de quatre nouveaux ambassadeurs    Finances/paiement: l'Algérie a accompli des "progrès significatifs" en matière de transition numérique    La rentrée de la formation intervient pour suivre le rythme des grandes tendances de l'économie nationale    Yahia Benmabrouk, un parcours artistique singulier au service de la cause nationale et de la culture algérienne    Publication de nouveaux ouvrages didactiques pour soutenir l'apprentissage et l'enseignement de Tamazight    Le festival culturel national "Okadiate" de la poésie populaire, une récompense bien méritée pour les poètes en Algérie    Foot/Ligue des champions: le CRB débutera à domicile face à Orlando Pirates    Foot/Coupe de la Confédération: Le CS Constantine débutera contre le CS Sfaxien    Le Conseil des ministres s'est réuni, hier, sous la présidence du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.    Grand Prix International d'Ongola: Victoire de Oussama Abdallah Mimouni    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Emmanuel Macron : Dans le tunnel de la «meurtrissure»
Actualité : les autres articles
Publié dans El Watan le 17 - 02 - 2017

Après la déclaration du candidat Emmanuel Macron depuis Alger, la classe politique de droite stipendie l'idée même de réfléchir aux dégâts de la colonisation.
«La France a importé la Déclaration des droits de l'homme en Algérie, mais elle a oublié de la lire…» Ces propos, fort judicieux, prononcés par le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron à Alger ont été gommés par l'impact de la phrase choc sur la colonisation «crime contre l'humanité». La plupart des commentateurs considèrent qu'il y a là un changement de braquet pour un candidat qui jusqu'alors se présentait comme consensuel.
En d'autres termes, dénoncer la barbarie coloniale, qui est un fait avéré, reviendrait à casser les codes bien-pensants. Alors que certains éditorialistes «décomplexés» prônent d'éviter la pensée unique, les propos de Macron ont été accueillis par une barrière de boucliers contre ce qu'il ne faudrait pas dire. Les télés et radios en continu ont amplifié ce sentiment en se posant la question de ce qu'est juridiquement un «crime contre l'humanité», érigeant ainsi un contre-feu face à ce que la chaîne LCI considérait comme «la première erreur de Macron».
Même si Macron justifiait ses propos en disant qu'il ne voyait pas comment on pouvait aujourd'hui justifier la colonisation, la classe politique de droite et d'extrême droite a rejeté l'intention humaniste avec des tirs groupés. Alors que nombre d'enquêtes sociologiques suggèrent si la population française aurait à cœur de tourner la page avec lucidité et vérité, certains cultivent la haine. Pourtant, les effets postcoloniaux se manifestent dans certaines cités périphériques laissées pour compte.
Depuis la colonisation jusqu'aux excès de certains policiers qui brutalisent des jeunes des quartiers de façon éhontée, il y a un pas que le refus de la reconnaissance de l'histoire cultive et maintient en l'état. Emmanuel Macron en intervenant sur cette question cruciale qui pèse entre l'Algérie et la France a pris date d'une réelle normalisation entre les deux pays et surtout de ses habitants auxquels il a parlé directement depuis Alger.
Lui qui est issu du sérail socialiste clôt avec les atermoiements de ces prédécesseurs, à commencer par François Mitterrand, incapable, après son élection en 1981, d'améliorer les choses. L'actuel président, François Hollande, bien qu'arrivé en fin de son mandat finalement unique, n'a lui non plus pas vraiment avancé. Tout au plus avait-il dénoncé en 2012 devant le Parlement algérien un système colonial «injuste et brutal», regrettant sans les condamner «les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien».
C'est dire la difficulté à reconnaître le tourment infligé au peuple algérien, les brimades, les spoliations, les enfumages dans les grottes, les exécutions sommaires lors de l'invasion française et à chaque insurrection, la destruction des lieux de culte, le statut personnel, le code de l'indigénat, et pour finir, la violence de la guerre entre 1954 et 1962. La droite, après le geste fort du candidat Macron, n'a pas eu de mots assez puissants pour en rester au statu quo, au nom, estiment-ils, de ce qui a été réalisé en Algérie (vieille thématique tenace).
Au nom de la souffrance des pieds-noirs qui ont tout quitté en 1962 et, pis encore, au nom des harkis, sans dire qu'ils sont eux-mêmes le fruit des ravages sociaux de la colonisation sur le temps long, de 1830 jusqu'au déclenchement de la guerre du 1er Novembre 1954. Incroyable a été le tweet de Gérard Darmanin, très proche de Nicolas Sarkozy : «Crachats inacceptables sur la tombe des Français tirailleurs, supplétifs, harkis morts pour la France qu'ils aimaient»… Terrible aveu de la persistance de l'idée d'éternelle Algérie française. Surprenante amnésie sur les décennies d'écrasement de tout un peuple qui, forcément, devaient aboutir à l'indépendance du pays, comme déjà l'avait pressenti l'Emir Abdelkader le jour-même de sa reddition.
Le refus de la repentance
François Fillon, candidat de la droite, a jugé ces propos «indignes d'un candidat à la présidence de la République», refusant une «repentance permanente indigne». Lui qui est pris dans un bourbier d'affaires d'emplois fictifs, dont les Français jugent flagrante l'immoralité de la pratique, il a estimé que «ça veut dire qu'Emmanuel Macron n'a aucune colonne vertébrale». Signe que cela gêne, même le monsieur Algérie qui a servi l'ancien président Sarkozy aussi bien que François Hollande y va de sa petite dénégation : «Opposer les Français, ressortir ces histoires pour diviser, pour remobiliser, je vois bien les soucis électoraux qu'il y a derrière tout ça.
Ce n'est pas digne d'un chef d'Etat d'aller agiter des cicatrices qui sont encore très douloureuses.» On soulignera le terme «ressortir», comme si les Algériens avaient oublié le tunnel noir de l'exploitation, de la meurtrissure et du déni ! Au Front National, parti d'extrême droite anti-algérien par nature, il ne fallait pas s'attendre à des gentillesses.
L'égérie Marion Le Pen, la nièce de Marine, candidate à l'élection présidentielle, a déjà le mot qui tue à la bouche, fustigeant également la repentance. Wallerand de Saint-Just, trésorier du parti d'extrême droite, a accusé M. Macron de «tirer dans le dos de la France». Ou encore : «Macron ne méprise pas seulement la France, il la déteste ! Odieux gourou…», tweeté par Joffrey Bollée, directeur de cabinet de Florian Philippot, le vice-président du FN.
Le tweet de trente seconde, élégante manière de balayer 130 ans de colonisation en Algérie et les décennies de violation du reste de l'Afrique. Parmi les nombreuses autres réactions outrées, celle d'Eric Ciotti, l'un des chefs de file de la «nostalgérie» : « En accusant la France de crime contre l'humanité sur une chaîne algérienne, Macron commet une faute politique et historique grave !» Ce terme de «faute» faisant partie des éléments de langage que le candidat Fillon a demandé à ses lieutenants de faire passer dans l'opinion.
Peine perdue, car face à tous les sujets de préoccupation franco-français, dans une campagne électorale que beaucoup de commentateurs jugent «folle», aucun journal de la presse quotidienne régionale (que d'aucuns qualifient de vrai baromètre de l'opinion publique), ni nationale, n'a fait de gros titres sur cette déclaration. Tout passe si vite qu'on est déjà passé à autre chose. Hier matin, le parquet financier annonçait qu'il excluait un classement sans suite de l'enquête visant Fillon.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.