Le directeur de l'Agence nationale des déchets 1700 emplois peuvent être générés si une filière de gestion de déchets venait à être mise en place. Les déchets constituent une matière première. Contrairement à ce que beaucoup pensent, nos ordures ne sont pas sans valeur. Par le tri de certains déchets produits quotidiennement, il est possible de créer de la matière première. C'est pourquoi le directeur de l'Agence nationale des déchets (AND), Karim Ouamane, a insisté hier, en marge d'une conférence dédiée à la valorisation des déchets en Algérie, au Forum d'El Moujahid, sur l'importance de ce procédé. «Le tri facilite le processus de la gestion des déchets par les centres d'enfouissement technique et il permet de créer des emplois et de générer des richesses», a-t-il affirmé, ajoutant que «si on venait à mettre en place une filière de gestion de déchets, nous générerions près de 1700 emplois». Le responsable a fait savoir que l'Algérie a produit au total plus de 11 millions de tonnes de déchets durant l'année 2016, parmi lesquels 310 kg de déchets ménagers. Selon lui, ces chiffres, bien qu'en hausse, restent «minimes par rapport à beaucoup d'autres pays». Concernant la composition des déchets ménagers assimilés (non dangereux), Ouamane a indiqué que «les produits d'emballage sont en nette progression, contrairement aux produits putrescibles (déchets de viande, déchets de fruits et de légumes...) qui eux ont diminué». Ouamane a par ailleurs, mis en avant le rôle de l'Agence nationale des déchets, qui st chargée entre autres, de promouvoir le tri, la collecte, le transport, le traitement, la valorisation et l'élimination des déchets. Elle contribue également en plus de fournir de l'assistance aux collectivités locales dans le domaine de la gestion des déchets, à la mise en oeuvre du programme de sensibilisation et d'information. Le responsable a indiqué que la nouvelle politique de la gestion des déchets a été lancée en 2001. Pour ce qui est de l'aspect opérationnel de celle-ci, «les pouvoirs publics ont décidé d'aborder les déchets selon l'origine», a-t-il avancé. Dans ce contexte, il a affirmé que «beaucoup d'argent a été dépensé pour les 164 installations de centres d'enfouissement technique et les 54 installations de stockage de déchets inertes». Parmi les actions menées dans ce sens, le directeur de l'AND a révélé l'existence de trois grands projets. Le premier est lié au tri des déchets ménagers; il consiste à mettre en place, en plus du bac vert qu'on trouve un peu partout, un bac jaune pour les déchets d'emballage, «nous sommes en train de le réaliser un peu partout dans la capitale», souligne-t-il. Le deuxième projet porte sur la promotion du tri au niveau des administrations publiques. «Nous encourageons par cette démarche, les administrations à dématérialiser leur travail et réduire le papier», explique-t-il, ajoutant que «l'employé dépense en moyenne 2 800 DA par an». Pour le troisième projet, il s'agit de la formalisation des activités de récupération des déchets. Ouamane a par ailleurs rappelé que le tri des déchets se fait en général de manière «informelle par des opérateurs inconnus, c'est pourquoi il nous appartient à nous en tant qu'organe national, d'intégrer ce processus dans notre politique». Le directeur a en outre appelé les opérateurs qui mettent sur le marché des produits d'emballage à prendre en charge ces déchets, «ils doivent payer les produits d'emballage qu'ils ont mis dans le marché». Par ailleurs, Ouamane affirme à l'appui q'une bonne gestion des déchets commence par le tri. «Nous voulons la réduction des déchets, notamment toxiques, avant qu'ils n'aboutissent au centre d'enfouissement technique, c'est-à-dire à la source». Il a dans cet ordre d'idées, mis l'accent sur l'importance de sensibiliser le citoyen à la gestion de ces déchets, car «c'est une question qui concerne tout le monde, pas uniquement les pouvoirs publics».