Devant le risque d'une abstention forte, les partis sont pris de panique Même si la campagne électorale s'étale sur une durée de 21 jours, cela reste, à leurs yeux, insuffisant pour mobiliser davantage les électeurs qui ont tendance à tourner le dos à la chose politique. Ils sont déjà dans le bain. Les partis politiques ont investi le terrain bien avant que la campagne électorale ne commence. A quatre jours de son lancement officiel, les candidats s'impatientent. Ces derniers sont dispatchés sur le terrain. En quête de voix et de soutien, les candidats sont pratiquement tous partis à la rencontre des citoyens. Même si la campagne électorale s'étale sur une durée de 21 jours, cela reste, à leurs yeux, insuffisant pour mobiliser davantage les électeurs qui ont tendance à tourner le dos à la chose politique. Devant le risque d'une abstention forte, les partis sont pris de panique. C'est pourquoi ils multiplient leurs actions avant même le coup de sifflet. La bataille promet d'être rude. Avec plus d'une cinquantaine de partis en lice et environ 12.000 candidats qui se disputent les 464 sièges de l'Assemblée populaire nationale, la course ne peut qu'être pénible. Les candidats se lancent dans une course contre la montre pour assurer le maximum de voix lors du scrutin du 4 mai prochain. Ces derniers font du travail de proximité leur cheval de bataille. L'ancien ministre candidat aux législatives, Sid Ahmed Ferroukhi qui préside la tête de liste du FLN à Alger est à pied d'oeuvre sur le terrain. Il est au quotidien en contact avec les citoyens. Ferroukhi fait même du porte-à-porte en sillonnant les cafés d'Alger et les places publiques pour se rapprocher des jeunes chômeurs qui rasent les murs. Il s'invite même dans les stades pour partager la passion des milliers d'Algériens qui sont accros au foot. Le secrétaire général du parti, qui veut à tout prix arracher une majorité écrasante, a instruit ses concurrents à aller à la rencontre des citoyens là où ils se trouvent. Ould Abbès a même appelé ses candidats à faire campagne dans les fêtes et les stades pour cibler le maximum d'électeurs. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) fait du travail de proximité sa devise. Une délégation d'élus est descendue hier sur le terrain dans la ville de Tizi Ouzou pour aller à la rencontre des jeunes, des commerçants et même des vieux et des universitaires. Les partis ne se contentent pas uniquement du week-end pour animer des rencontres avec les citoyens. Ils ont déployé leurs poids lourds même pour sillonner les différentes régions du pays avant l'heure pour inviter les citoyens à se rendre en force aux urnes. Ould Abbès, Ahmed Ouyahia, Louisa Hanoune, Abderrezak Makri, Amar Ghoul Amara Benyounès, tous ont fait dans la mobilisation. En parallèle avec le terrain, la campagne fait rage sur la Toile. Les candidats sont omniprésents sur les réseaux sociaux. Portraits, affiches et slogans ainsi que le programme des partis sont tous étalés sur les réseaux sociaux. Sachant qu'en un seul clic, ils peuvent cibler des milliers d'internautes, soit trois fois la foule d'un meeting, les partis envahissent la Toile. Les comptes Facebook de plusieurs chefs de parti, à l'instar de Makri (MSP), Moussa Touati (FNA), Amar Ghoul (TAJ), Mohcine Belabbas (RCD), font état, de manière continue, des activités et autres sorties des partis en prévision de la campagne électorale. Ce qui démontre que le Net joue un rôle prépondérant dans cette élection législative. A l'instar de ce moyen de communication, les chaînes privées offrent au quotidien des plateaux aux partis pour s'exprimer directement sur l'écran et étaler leurs stratégies de campagne respectives. Contrairement aux élections précédentes où les partis avaient droit au passage à l'écran uniquement lors de la campagne électorale, cette fois-ci ils ont l'embarras du choix avec les dizaines de chaînes privées. Malgré le fait que la Haute Instance indépendante de surveillance des élections ait clarifié les règles du jeu en invitant les partis à respecter les délais de l'affichage, il n'en demeure pas moins que la classe politique est plongée dans l'ambiance électorale.