La production du ciment en Algérie a pris de telles proportions qu'elle pourrait se passer des importations. «L'Algérie n'a pas été autosuffisante en ciment, mais elle le sera prochainement grâce à la mise en service de nouvelles cimenteries pour répondre aux besoins du pays.» C'est ce qu'a indiqué jeudi à Alger Jean-Jacques Gauthier, président-directeur général de LafargeHolcim lors d'une conférence de presse. «Lafarge a continué à investir et la cimenterie de Biskra en partenariat avec un Algérien d'une capacité de 2,7 millions de tonnes sera inaugurée prochainement», dans un pays où plus de 350 millions d'euros ont été investis en trois ans. Ces déclarations ont été faites en marge de la 13ème édition du séminaire technique sur la construction sous le thème «Le béton, face aux enjeux de la construction.» Jean-Jacques Gauthier a expliqué que ce séminaire est devenu au fil des années un rendez-vous incontournable pour les différents acteurs de la construction en Algérie. En principe, l'Algérie n'importera pas de ciment gris en 2017 alors qu'en 2016, le pays avait fixé un quota d'importation de 1,5 million de tonnes de ce matériau de construction. Les enjeux de la construction sont étudiés lors de la rencontre de jeudi dernier. L'un des intervenants, Mme Dominique Marrec, de l'agence Ecdm Architecture (France) a abordé les enjeux esthétiques de l'utilisation du béton en prenant quelques exemples des chantiers qu'elle a supervisés dont la tour Europe à Lille. Quant à Romain Delpont, en charge du développement de LafargeHolcim en Afrique et Moyen-Orient, il a souligné que la résistance à diverses agressions dont fait l'objet le béton comme la sécheresse, la salinité ou les milieux pluvieux et les chocs nécessite des produits innovants. C'est le cas lorsqu'il s'agit d'étudier les bétons nécessaires pour la construction des barrages ou autres structures soumises au choc comme cela joue aussi dans la facilitation de l'entretien avec la recherche de solutions économiques. Ce matériau est commercialisé sous la marque Ductal. Les matériaux sont aussi adaptés à des zones sismiques comme en Algérie. Le sujet est abordé par le Centre d'études et recherches intégrées en bâtiment. Un de ses responsables a expliqué aux architectes et entrepreneurs présents parmi le panel des participants à la rencontre que les aléas connus par les bâtiments de grande hauteur sont étudiés. L'orateur souligne que les ouvrages construits selon les règles parasismiques algériennes résistent aux séismes. Il conseille aux architectes de ne pas négliger cet élément tout en les appelant à y faire appel grâce à l'innovation des matériaux qui réduisent au maximum les risques. Le Cnerib a des recherches s'articulant sur ce type de matériaux de haute performance de dissipation d'énergie, a-t-il ajouté. Le Centre a précisé que la réglementation parasismique algérienne a évolué en fonction des nouvelles connaissances produites par la communauté scientifique nationale et internationale. Ces connaissances «sont produites par des développements technologiques et des nouvelles données issues des nouveaux évènements sismiques enregistrés».