Une sortie sur le terrain où Sellal doit prendre le pouls au niveau local Le chef de l'Exécutif traversera l'Algérie profonde durant cette campagne électorale en se rendant, après le Sud et les Hauts-Plateaux, dans une wilaya de l'Est et une autre de l'Ouest. Cela afin de tendre l'oreille à la population... Et ça reprend de plus belle! Après le Sud, les Hauts-Plateaux! En effet, une semaine après avoir repris ses visites de terrain à travers les wilayas du pays en se rendant à El Oued, le Premier ministre Abdelmalek Sellal effectuera demain une visite de travail à Djelfa. Une sortie sur le terrain où Sellal doit prendre le pouls au niveau local en cette période de crise financière aiguë et s'enquérir de l'état d'avancement des chantiers lancés. Cette visite est d'autant plus importante qu'elle intervient au lendemain du début de la campagne électorale pour les élections législatives du 4 mai prochain. Une joute électorale très importante pour le pays qui sera appelé à renouveler son Parlement. Surtout que le spectre de l'abstention donne du fil à retordre aux décideurs politiques et aux partis. Néanmoins, Abdelmalek Sellal ne s'étalera pas trop sur la politique, mais enverra des messages forts aux Algériens qui craignent plus que jamais pour leur pouvoir d'achat. Le Premier ministre va dans ce sens rassurer les Algériens sur le fait que le train de vie auquel ils se sont habitués depuis l'arrivée au pouvoir du président Bouteflika en 1999 ne changera pas, mais également afin de rétablir la relation de confiance entre les Algériens et leurs dirigeants en affichant une plus grande transparence dans la politique du gouvernement. C'est ainsi que Sellal a promis aux Algériens, lors de sa visite à El Oued, de lui dire la vérité, rien que la vérité... «On fait confiance à notre peuple pour construire le pays, et on ne lui dit que la vérité», avait-il lancé lors de sa rencontre avec la société civile d'El Oued. «C'est du devoir du gouvernement d'informer les citoyens et leur expliquer sa politique», avait-il également insisté. Néanmoins, comme à El Oued, le choix de cette wilaya n'est pas fortuit. Djelfa représente un modèle en matière de développement agricole, notamment en ce qui concerne l'élevage. Elle a été même qualifiée de Californie algérienne par certains spécialistes. Toutefois, elle s'est «perdue» en cours de route...Cette wilaya des Hauts-Plateaux souffre d'un manque flagrant de développement, qu'il soit économique ou social. Et pourtant, elle devait être reliée à sa voisine, Boughezoul, présumée nouvelle capitale économique du pays, pour constituer un grand pôle économique. Mais ni Boughezoul n'a vu le jour ni Djelfa s'est développée! Tout comme le projet de l'autoroute des Hauts-Plateaux qui devait être le «chemin» menant vers ce développement. La réalité de 2016 est tout autre. Djelfa souffre, par exemple, encore d'un manque de médecins spécialistes. Une doléance requise depuis des décennies, par la population locale, mais qui n'a pas encore été satisfaite. Que dire alors de la condition sociale des jeunes qui a mené, en 2011, l'un deux à l'immolation! C'est encore moins glorieux en ce qui concerne l'éducation. Cette wilaya occupe ces dernières années, les dernières places dans les différents examens scolaires nationaux (5ème, bac, BEM, ndlr). Des échecs qui se répètent, mais auxquels aucune véritable solution n'a été apportée. Dans certaines communes, en particulier celle de Aïn Ouessara, on se croirait au Moyen âge. D'ailleurs, cette ville est souvent sujette à des épidémies du Moyen âge telles que la typhoïde qui revient chaque été, à cause de la mauvaise évacuation des eaux usées. La wilaya de Djelfa est véritablement l'Algérie profonde. Cette dernière sera traversée par le chef de l'Exécutif, qui après Djelfa, devra se rendre durant cette campagne électorale dans une wilaya de l'Est et une autre de l'Ouest, pour tendre l'oreille à la population...