L'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea) revient à la charge pour dénoncer, encore une fois, le problème des allocations familiales. Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, cette association professionnelle n'a pas mis de gants pour affirmer clairement que les résultats de la dernière tripartite, qui a eu lieu au début de mars dernier, «livrent la population algérienne, toutes catégories confondues, (active et non active) à un avenir incertain, pour ne pas dire cauchemardesque». D'après elle, le fait d'imputer les allocations familiales à la seule charge des employeurs est un désengagement caractérisé de l'Etat dans son rôle de défenseur et de protecteur du citoyen. En un mot, expliquent les rédacteurs du communiqué, c'est un «abandon de famille». Il faut savoir que cette nouvelle sortie de l'Agea intervient le jour même de la tenue de la tripartite et où justement ce point crucial a été abordé. A cet effet, des groupes de travail ont été institués pour trancher sur ce point. Mais tout porte à croire que la charge des allocations familiales reviendra à l'employeur graduellement. Là-dessus également, le communiqué de l'Agea a été très clair: «Les pouvoirs publics, qui ont paraphé un tel pacte, ont signé l'acte de naissance d'une nouvelle forme de chômage et de pauvreté», en soulignant que tout citoyen et citoyenne de nationalité algérienne, nés en terre algérienne doivent être pris en charge totalement par l'Etat. «C'est un droit inaliénable», indique-t-on également dans le communiqué qui relève dans le même ordre d'idées, que la question de la faisabilité économique et sociale de la décision de faire supporter les allocations familiales par les entreprises algériennes reste entière et mérite débats et échanges. Ainsi, l'Agea ne compte pas rester les bras croisés face au problème des allocations familiales et qui, si les charges venaient à être imputées aux employeurs, fera gagner à l'Etat la bagatelle de 40 milliards de dinars. C'est du moins le chiffre avancé par cette association professionnelle et qui est, selon toute vraisemblance, déterminée à faire valoir les raisons qui l'ont poussée à s'être farouchement opposée à ce projet dès son introduction à l'ordre du jour de la 11e tripartite. En tout état de cause, le sujet sera longuement débattu par le groupe de travail composé des membres du gouvernement, de l'Ugta et du patronat, en attendant la signature du pacte économique et social qui interviendrait le mois de septembre prochain.