Une vue de la réunion d'Alger Les prix du pétrole ont aligné une huitième séance consécutive de hausse, le Brent s'affichait hier, en cours d'échanges, à plus de 56 dollars. Le baril est sur un nuage certes. Il faut cependant se méfier d'une météo porteuse d'orages en provenance du ciel américain. Pour le moment, l'accord conclu à Alger le 28 septembre 2016 en marge du 15ème Forum international de l'énergie, qui a débouché sur une baisse de la production des pays Opep et non-Opep de près de 1,8 million de barils par jour décidée le 10 décembre à Vienne, s'est apparemment taillé une place au soleil. Il avait pour objectif de ramener l'offre des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à 32,5 millions de barils par jour. C'est désormais fait. Leur production a diminué de 153.000 pour se situer à 31,93 mbj. Un niveau qui se niche sous le plafond qu'il s'était fixé en s'accordant sur une réduction de son offre afin de permettre le rééquilibrage d'un marché surabondant. Conséquence: «La production pétrolière mondiale a continué de décroître en mars grâce à la mise en oeuvre de l'accord de limitation de l'offre, mais ces efforts pourraient être mis à mal par les Etats-Unis qui devraient produire en 2017 plus qu'anticipé», a annoncé l'Opep. «Le mois dernier, la planète a pompé 95,82 millions de barils par jour (mbj), soit une baisse de 230.000 barils par jour (bj) par rapport à février, mais un surplus de 220.3000 bj sur un an», précise l'Organisation des pays exportateurs de pétrole dans son rapport mensuel publié hier. Une tendance qui devrait s'accentuer. Les pays pétroliers membres et non-membres de l'Opep avaient exprimé le 26 mars dernier «leur satisfaction» quant au respect des accords concernant la réduction de leur offre, avaient indiqué qu'ils étudiaient l'éventualité de leur reconduction. Entrés en vigueur le 1er janvier pour une durée de six mois ils devraient en principe être prolongés. Le comité «se déclare satisfait des progrès réalisés pour un total respect des ajustements volontaires de la production et exhorte tous les pays participants à agir pour parvenir à un respect à 100%» des réductions décidées l'an dernier, a souligné le communiqué final qui a sanctionné la 2ème réunion du comité chargé de son suivi qui s'est tenue le mois dernier au Koweït. «Le comité ministériel constitué de l'Algérie, du Koweït, du Venezuela, de la Russie et du Sultanat d'Oman, a étudié la possibilité de prolonger les réductions pour six mois supplémentaires», avait déclaré à cette occasion le ministre koweïtien du Pétrole Essam al-Marzouk. Une éventualité soutenue par le chef de file de l'Opep, l'Arabie saoudite. «Les prix sont soutenus par l'Arabie saoudite, qui soutiendrait l'idée d'une extension de l'accord de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole)», a souligné Naeem Aslam, analyste chez Think Markets. Et il n'avait pas tort. Les prix du pétrole ont aligné une huitième séance consécutive de hausse, le Brent s'affichait, en cours d'échanges, à plus de 56 dollars. Hier vers 11h00 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait à 56,61 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour afficher un gain de 38 cents par rapport à la clôture de mardi.Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de mai se négociait à 53,72 dollars pour bondir de 32 cents. Une courbe ascendante que pourrait accentuer des réserves américaines données en baisse. Les données du département américain de l'Energie (DoE) devraient confirmer le fléchissement des stocks des Etats-Unis. Les chiffres indépendants de la fédération privée de l'American Petroleum Institute ont fait état d'une baisse de 1,3 million de barils la semaine dernière. Les analystes attendent, quant à eux, une baisse des réserves de brut de 1,75 million de barils pour la semaine achevée le 7 avril, selon les projections de Bloomberg. Deux pronostics pour un jackpot. «Si le DoE confirme ce qu'a dit l'API, le marché pourrait accélérer sa hausse», a estimé Bob Yawger, de Mizuho Securities. Le baril est sur le gril...