Il était prévisible que les prix de pétrole retrouvent des couleurs après l'accord (historique) conclu, samedi, à Vienne, entre les membres et non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Hier lundi, les cours ont enregistré des plus hauts depuis 2015, à 57 dollars sur les marchés asiatiques. A l'issue de leur réunion de samedi à Vienne, les pays non-Opep ont décidé de contribuer à l'effort des pays Opep et de réduire, à leur tour, leurs extractions de brut de 558.000 barils/jour. Résultat: hier lundi, les cours de l'or noir atteignaient de nouveaux plus hauts depuis 2015, selon Reuters. Vers 11H10 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, valait 56,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, enregistrant une hausse de 2,21 dollars, par rapport à la clôture de vendredi. Il avait atteint 56,72 dollar,s en début d'échanges. A New York, sur les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » ou « 'west Texas Instrument »' contrat de janvier gagnait 2,25 dollars à 53,75 dollars. Sur les marchés asiatiques, vers 23H20 GMT dimanche, les cours de l'or noir ont décollé à leur plus haut en 18 mois, le baril de Brent atteignant 57,89 dollars et celui de WTI 54,51 dollars. Les marchés boursiers européens ont, par ailleurs, salué l'accord de Vienne entre pays Opep et Non-Opep, avec un rebond de l'indice européen des valeurs liées au pétrole. Cet indice a progressé, lundi, de 2,16%, atteignant un pic, depuis 18 mois, avec les cours du brut. Après l'annonce de l'accord de Vienne, les cours du pétrole en Europe, également, aidés par un accès de faiblesse du dollar, à deux jours d'une probable hausse des taux d'intérêt américains, bondissent de près de 4%, portant, en même temps, à plus de 50% les gains du Brent, depuis le début de l'année. Sur les marchés boursiers européens, l'indice pétrolier et celui regroupant les matières premières (+0,43%) sont les deux seuls à être dans le vert, et affichent, en outre, les meilleures performances depuis le début de l'année, avec +19,5%, pour le premier et +69,5%, pour le second. Comme prévu par les analystes, les marchés des matières premières ont réagi, positivement, à l'accord de réduction de la production des pays non-Opep, dont la Russie, qui à elle seule, a annoncé réduire de 300.000 b/j, ses extractions de brut. Les pays Opep avaient entériné de leur côté, le 30 novembre, à Vienne leur décision annoncée, fin septembre, à Alger de ramener leur plafond de production à 32,5 millions de barils par jour (mbj), soit une réduction de production de 1,2 mbj. Au total, les 2 parties vont, à partir du 1er janvier 2017 réduire de 1,8 mbj, leurs extractions. Les pays producteurs qui se sont joints à l'effort de l'Opep sont la Russie, le Mexique, le Kazakhstan, la Malaisie, Oman, l'Azerbaïdjan, Bahreïn, la Guinée équatoriale, le Soudan du Sud, le Soudan et Bruneï. Selon un analyste, Naeem Aslam de Think Markets, « il semble que les producteurs, membres et non-membres de l'OPEP, sont prêts à travailler, ensemble, pour empêcher les prix du pétrole de tomber sous un certain niveau. En outre, les experts ont relevé que les pays producteurs « acceptent de contribuer à l'accord pour permettre aux marchés de se rééquilibrer, alors que la surabondance de l'offre pèse sur les cours. » L'Arabie Saoudite, sur laquelle pèsent des soupçons de non respect de ses engagements, a pris les devants en annonçant qu'elle va réduire, davantage, sa production. En effet, immédiatement après la réunion de l'OPEP et des pays non-membres, le ministre de l'Energie saoudien, Khalid al Falih, avait, ainsi, déclaré que dès le 1er janvier, son pays produirait à un niveau en-dessous des promesses faites le 30 novembre. L'Algérie, quant à elle, a annoncé, hier, lundi, qu'elle a entamé la procédure de réduction de sa production, conformément à l'accord d'Alger. Dans un communiqué, le ministère de l'Energie a indiqué que l'Agence de régulation des hydrocarbures (Alnaft), a été chargée d'appliquer la décision de réduction de la production pétrolière du pays, dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord d'Alger de limitation de la production Opep. « Par instruction, du 11 décembre 2016, le ministre de l'Energie a instruit l'Agence de régulation des hydrocarbures (Alnaft) de faire procéder par les contractants de gisements d'hydrocarbures liquides à une réduction totale de leur production d'hydrocarbures liquides de 50.000 barils par jour, à répartir, équitablement, entre tous les contractants, et ce, à compter du 1er janvier 2017, pour une première période de 6 mois. Cette période pourrait être reconductible », ajoute-t-on. Par ailleurs, le Comité ministériel de suivi de l'accord du 30 novembre se dotera, bientôt, d'un mode de fonctionnement et de mécanismes pour suivre la mise en œuvre de l'accord. Composé de représentants de l'Algérie, du Koweït et du Venezuela et de deux représentants de pays non-Opep (Russie et Oman), ce comité se réunira, dans les jours à venir, pour finaliser les modalités de son fonctionnement. Le ministre de l'Energie, Nouredine Boutarfa avait, de son côté, indiqué que l'accord Opep-non Opep de Vienne « est ouvert à d'autres pays non-membres ». La baisse totale des pays membres et hors Opep, qui est de 1.750.000 barils/jour, « est un très bon signal pour le marché ». « Au cours du 1er trimestre, on pense au moins, atteindre les 90% de ce qui est convenu et les pays participants se sont engagés, à notifier les baisses aux compagnies », ajoute-t-il.