Le citoyen lambda n'affiche aucun intérêt visible pour la campagne électorale. Le climat ne présage pas un bon augure pour des élections législatives qui souffrent de l'absence d'un dynamisme pouvant insuffler le processus politique en proie à une véritable léthargie. La morosité gagne davantage la campagne électorale, les candidats ne savent même pas sur quel pied danser pour plaire à des citoyens qui deviennent de plus en plus exigeants quant à leur rendement qui le moins que l'on puisse dire est piètre. Ça fait une semaine que les candidats essayent de faire entendre leurs voix au citoyen, mais cela n'a désormais pas d'écho favorable escompté par ces derniers en quête des voix pour se hisser au rang de député. Pourquoi les citoyens désertent-ils la campagne électorale des candidats? S'agit-il d'une sanction avant l'heure qu'infligent les citoyens aux candidats? la situation sociale et économique est-elle pour quelque chose? Les candidats ont-ils des arguments fiables en mesure de convaincre les citoyens qui se débattent dans des situations sociales insoutenables? La prestation des candidats et leur niveau de conscience politique participent d'emblée dans cette posture que vient d'avoir la campagne électorale. Si l'on ajoute l'absence d'imagination communicationnelle, on pourrait conclure que la campagne électorale est victime des choix faits sur des candidats s'inscrivant en porte-à-faux avec les critères basiques de la culture politique et de militantisme dont souffrent beaucoup de partis créés juste pour une circonstance électoraliste et obéissant aux desiderata de ceux qui délimitent le jeu politique et de ses finalités. Le manque sidéral de l'engouement des citoyens dans cette campagne électorale est vu aussi comme une véritable banqueroute de la classe politique en manque de créativité et d'imagination pour produire un discours fiable, novateur et en phase avec les grandes tendances produites par notre société. Seulement, il y a aussi une réalité sociale et économique qui ne pourrait et ne saurait se transformer en apanage politique pour nombre de partis et candidats qui ne savent que recourir à la démagogie et l'utilisation de la navrante harangue pour titiller la fibre sentimentale des crédules. Les citoyens en ont marre, ils veulent en découdre avec cette amère réalité faite de cherté de la vie, d'incertitude et de précarité sociale des plus menaçantes. Alors que l'expérience politique en rapport avec la série des élections qui a marqué le parcours politique de l'Algérie indépendante montre on ne peut plus clairement que ces dernières, c'est-à-dire les élections, ne sont jamais venues en aide aux citoyens livrés à eux-mêmes sur le plan social et économique, bien au contraire, les choses ont empiré pour ces derniers et ceux qui sollicitaient la voix des humbles ont vu leur statut social prendre une autre tournure, voire se sont embourgeoisés de façon éhontée même. La confiance politique a été rompue entre le citoyen et les semblants élus qui ont pris le citoyen pour un instrument au service de leurs desseins électoralistes et d'enrichissement même si cela devrait lui jouer un mauvais tour. La classe politique se plaît dans son statut de snobisme beat, oubliant que son rôle consiste à apporter des solutions de sorte que le citoyen soit l'alpha et l'oméga de ses propositions et préoccupations de l'instant et celles du moyen terme. Aujourd'hui, les choses contrastent avec ce cumul de pratiques politiques qui de surcroît reflètent la réalité politique actuelle, c'est-à-dire que rien n'a changé dans ce sens, plus grave encore, la situation a pris une tournure médiocre, voire mièvre. Les candidats sont sommés de revoir leur façon d'aborder la chose politique, ils doivent réviser leur propre conception de se porter candidat à une joute électorale engageant l'avenir du pays et par ricochet celui du citoyen. On ne s'efforce pas de corrompre le citoyen par un sachet de pomme de terre en pleine campagne électorale rien que pour qu'il puisse acquiescer le choix de celui qu'il a corrompu et après on se demande pourquoi la campagne n'arrive pas à sortir de sa spirale, le moins que l'on puisse dire, monotone. Les partis qui sont entrés en lice dans les joutes électorales des législatives du 4 mai prochain sont appelés à faire leur mue, s'ils veulent se maintenir sur l'échiquier politique, autrement, cette classe politique ne fera qu'exacerber la crise politique qui ne sera que néfaste sur le socle institutionnel de l'Etat et la cohésion et l'homogénéité de la société. L'engouement électoral, surtout durant la période la plus faste des élections, à savoir la campagne, devrait être perceptible partout dans la vie sociale des citoyens, que ce soit dans les marchés, l'université et les espaces publics. Après une semaine du lancement de la campagne électorale, l'ambiance semble avoir déserté les espaces publics, et le vacarme que suscite la campagne s'est rétréci telle une peau de chagrin!! Il est temps de revoir cet ordre électoral animé par des partis et des candidats tartuffes!!