Les élections législatives intéressent bien deux catégories de gens, les têtes de liste des partis, et des listes indépendantes, en lice pour ces prochaines joutes électorales d'un côté, et de l'autre il y a cette masse de jeunes chômeurs qui attendent avec impatience le retour de l'emploi «saisonnier». Le débat ces derniers jours, qui ont précédé les dépôts des listes, confirme cet intérêt focalisé sur le classement des candidats, et les premiers sur les listes sont gratifiés à l'avance par leurs connaissances. «Mabrouk la députation», qu'on les entend dire aux têtes de liste. Les élections, bien sûr, sont annoncées pour le 4 mai, mais ils sont assurés de figurer parmi les députés de la prochaine mandature. Elus avant l'heure, donc, ces candidats-députés se baladent dans les nuages, déjà. Les autres, ceux qui arrivent en deuxième et troisième position sur les listes, le rêve est permis, sans plus de garantie. Et, il y a les déçus, qui ne peuvent pas rêver de gagner un siège à l'APN, ceux qui ont été classés à la queue du peloton. Ils broient du noir sans pouvoir dire un mot. Ils doivent travailler lors de ces prochaines élections pour assurer des sièges à ceux qui occupent le haut du tableau. Impensable. Surtout lorsqu'on sait pertinemment qu'il n'y a pas de militantisme dans les partis, à proprement dire. Tout est intérêt étroit. Si je n'y suis pas, je perturbe la partie, ainsi pensent la plupart des mal classés. A moins d'avoir d'autres promesses, de postes à pourvoir ou de prochaines désignations parmi le tiers présidentiel au Sénat, pour apaiser les esprits à faire passer la pilule des législatives en faisant bosser tout le monde derrière un seul homme. Pari très difficile, mais on le gagne souvent. Comment ? Simple, avec l'argent. L'argent va couler à flot lors des prochaines législatives. Tout travail, toute action, nécessite rétribution. Les candidats en haut du tableau le savent, et c'est eux qui doivent régler la note s'ils veulent réussir leur campagne électorale. C'est dans la logique des choses, cela se fait dans les pays les plus avancés, à la différence près qu'ailleurs il y a des militants qui croient en leur parti politique, qui croient en un idéal politique. Ici, l'argent sonnant et trébuchant reste l'unique idéal. Et, autour de ce magma politico-financier, il y a ces jeunes chômeurs qui attendent le retour de l'emploi saisonnier. Colleurs d'affiches, rabatteurs de militants fictifs'' pour remplir les salles de meetings, location de matériels audio pour les tribuns lors des rencontres dans le cadre de la campagne électorale, des locaux fermés qui vont trouver preneurs au prix très fort pour les besoins de sièges de campagne, ainsi que la toute nouvelle génération de collaborateurs qui gèrent les pages électoralistes sur facebook, de certains partis qui ont déjà installé de véritables QG sur ce plan, et la liste pourrait être plus longue de ces emplois saisonniers qui feront des heureux parmi les chômeurs. Il y a au moins cela pour se remonter le moral.