Rares sont les personnes qui se déplacent pour assister à un meeting ou à une conférence. La campagne électorale qui vient d'être lancée semble se dérouler de manière mièvre en Kabylie. Les meetings qui attiraient auparavant les foules sont quelque peu boudés et seuls les militants et sympathisants des partis en lice se rendent encore aux rassemblements et autres conférences animés par les candidats. Certes, le FLN et le RCD semblent émerger quelque peu du lot avec une certaine «réussite» de leurs sorties mais le reste de la planète politique et notamment les petites formations n'ayant pas d'emprise sociale, semblent ne pas être au diapason des foules. Si en ville, les meetings arrivent toujours à intéresser quelques dizaines de personnes, dans les villages, la chose est toute autre. En effet, rares sont les personnes qui se déplacent pour assister à un meeting ou à une conférence. Belkacem, ancien émigré habitant un village de la région de Maâtkas dira: «Je ne sais pas comment vous dire, mais la réalité est que dans les villages, les gens ont d'autres chats à fouetter que de suivre les discours creux. Que peuvent dire les candidats? Les jeunes attendent du travail et aussi des logements pour pouvoir fonder un foyer et se stabiliser. Et un député qu'il soit de tel ou tel parti, n'a que du vent à donner». Un autre, Ahcène de Béni Douala, expliquera quant à lui, «que l'essentiel est que le scrutin se déroule dans un climat serein». Chabha de Tirmitine explique, que pour elle, «j'ai déjà donné. Merci. Je ne suis aucun meeting et je ne voterai pas ce jour-là. En fait, quel intérêt ai-je à participer à la ´´fabrication´´ de quelqu'un qui va ensuite ignorer le peuple». Son amie Dalila, étudiante, est, quant à elle, militante d'un parti et déclare que «le choix est vite fait!» Elle affirme qu'elle votera pour son parti. Ahmed, un autre jeune qui se présente comme «chômeur qualifié» affirme que «les candidats essaient d'avoir des voix afin de se faire un avenir en or! Et cela m'est indifférent!» Les personnes âgées semblent plus intéressées et donnent l'impression de savoir mieux que les jeunes, l'intérêt que présentent pareilles élections, Dda Amar se lance ainsi dans une explication sur les vertus de la démocratie et avec ses mots, explique le travail des députés. Selon lui: «Le véritable combat est à l'APN. Il nous faudra choisir les hommes qu'il faut pour mener ce combat et obliger les élus à rendre des comptes aux électeurs. II est temps que le pays retrouve la sérénité et la paix et assure son développement». Les militants du FLN dont, notamment les anciens moudjahidine, militant au sein de ce parti, semblent s'être mobilisés afin, disent certains d'entre eux, «faire en sorte que les élus du FLN passent, car ils sont les seuls à même de continuer à développer les efforts nécessaires pour que la wilaya s'en sorte!», d'autres militants d'autres formations implantées en Kabylie expliquent «qu'il est temps de changer de représentants de la région, les anciens ont démontré leurs limites». Ainsi, en Kabylie, entre les candidats qui sont entrés en lice et développent une fougue certaine pour défendre leurs idées et les partis qui défendent leurs visions, il y a une certaine retenue des citoyens qui semblent attendre l'heure pour donner leur voix à ceux qu'ils jugeront les plus aptes. En attendant, la scène locale s'anime doucement.