Le chef de l'état n'a eu de cesse de prévenir contre la dépendance excessive du pays par rapport à ses revenus pétroliers, «Youm el Ilm» lui a donné l'occasion de le rappeler de nouveau. Si le président de la République a mis en exergue la célébration de «Youm el Ilm» qui coïncide avec l'anniversaire de la disparition, en 1940, de l'érudit Cheikh Abdelhamid Ben Badis, il n'a pas non plus occulté les questions économiques. Celles qui dessinent l'orientation de l'Algérie et qui doivent la propulser au rang de pays développé pour garantir un avenir sans trop de nuages aux générations futures. Son message ne pouvait cependant débuter sans vouer les qualités de «l'éducateur et le formateur de bien des générations, le réformateur et le redresseur de la morale, le conservateur de l'authenticité tout en étant ouvert sur son époque, le tenant des lumières du savoir et de la connaissance et le défenseur de l'identité nationale et de la patrie», à qui la journée du 16 avril est dédiée. Comme il a souligné «son ouverture sur la culture de l'époque, son approche égalitaire entre fille et garçon, sa défense énergique de l'identité nationale en termes de religion, de langue et d'appartenance civilisationnelle, et sa lutte sans merci contre les bid'ah (innovations blâmables), la bigoterie, le fanatisme, la superstition et autres fléaux sociaux». «La pensée du Cheikh Abdelhamid Ben Badis a forgé l'esprit patriotique des générations qui ont déclenché la victorieuse révolution de Novembre et façonné les rangs de nos braves moudjahidine et glorieux chouhada.», a rappelé Abdelaziz Bouteflika qui a indiqué que «dès lors, il était logique que l'Algérie indépendante continue à préserver et à oeuvrer à la concrétisation des idées de notre auguste savant, Cheikh Abdelhamid Ben Badis». Rendre hommage aux martyrs de la révolution devenait incontournable. «Je saisis cette heureuse occasion pour m'incliner à la mémoire des martyrs de la glorieuse guerre de libération, dont les intellectuels, les oulémas, les médecins et les érudits, victimes du colonisateur français. Je tiens également à rendre hommage aux éminentes personnalités intellectuelles, scientifiques et culturelles qui nous ont quittés ces dernières années en laissant aux Algériens un legs infini», a solennellement écrit le chef de l'Etat dans cette déclaration émouvante lue en son nom par le conseiller à la présidence de la République, Mohamed Ali Boughazi lors d'une cérémonie organisée à l'opéra d'Alger. Dans un style qui lui est particulier, le premier magistrat du pays fait la jonction avec l'actualité: la dégringolade des cours de l'or noir. «En cette difficile conjoncture financière que nous traversons du fait de la chute des prix du pétrole sur les marchés internationaux, nous gagnerons à mettre à profit la vision réformatrice de notre auguste Cheikh Abdelhamid Ben Badis qui a permis à nos aînés de libérer l'Algérie, pour mobiliser les volontés en vue d'une sortie de la dépendance excessive aux hydrocarbures, quand bien même ces dernières sont une bénédiction pour notre pays», a conseillé le chef de l'Etat dans un message adressé à la nation à l'occasion de la journée de «Youm el Ilm». «Faisons de cette journée de célébration du savoir, un nouveau départ pour la concrétisation de nos programmes de réforme dans les domaines de l'économie, de la gouvernance et de la gestion des affaires de notre pays», a-t-il préconisé. C'est aussi rendre justice au combat libérateur mené par de jeunes Algériens qui n'ont pas hésité à faire don de leur vie pour briser les chaînes du joug colonial. Et ne pas trahir le serment de Novembre. «Telle est la voie à entreprendre pour témoigner notre fidélité à nos glorieux chouhada et à nos vaillants moudjahidine, artisans de la victoire et de la liberté de l'Algérie, victoire que nous avons célébrée depuis peu», a indiqué Abdelaziz Bouteflika qui maintient ainsi le cap depuis son élection à la tête du pays en 1999.