Sifflé dimanche dernier, l'international algérien, Sofiane Hanni, a offert la victoire à Anderlecht sur une action de classe mondiale. Sofiane Hanni a visiblement écouté son père. Lundi dernier, après avoir vu son fils être sifflé par le public anderlechtois, il lui avait annoncé que même Leo Messi avait déjà connu cela. Il ne s'attendait certainement pas à ce que son message passe aussi bien auprès de son fils et qu'il dribble un, deux, trois et même quatre défenseurs ostendais pour aller inscrire un but du plat du pied. À la Messi. «C'est certainement l'un des plus beaux buts de ma carrière», a lancé le capitaine d'Anderlecht. «Et l'un des plus importants. En général je marque sur une ou deux touches de balle mais là je suis parti à l'instinct. Je ne me pose pas de questions, c'était comme à l'entraînement.» Si René Weiler a qualifié ce but de somptueux sans pour autant le comparer à ceux du génie argentin, Yves Vanderhaeghe a refusé de souligner la performance de l'Algérien. Comme pour rabaisser son exploit, il a fustigé ses propres joueurs. «On a une défense trop brave. On devait faire la faute avant, l'empêcher de faire ça.» Plus que pour séduire un entraîneur qui se dit «convaincu de ses dernières prestations et de son gros travail défensif», Hanni avait un oeuf à peler avec les supporters bruxellois. Le bashing auquel il a eu droit est sorti de nulle part et lui-même ne le comprend pas. «On a un peu trop parlé de ça à mon goût. J'ai manqué quelques ballons inhabituels, des passes que je réussis toujours. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une affaire de brassard. Ils n'ont juste pas l'habitude de me voir être moins bien. Cela permet de me remettre en question.» Reste que certains ont également connu des périodes de creux sans pour autant être hués. Il préfère en rire. «Il y en a qui ont plus de chances avec le public et d'autres qui sont sifflés.» Il refuse catégoriquement de parler de réponse aux critiques en évoquant son but. Il l'a pourtant célébré avec la main derrière l'oreille avant d'aller faire la fête avec les fans. «C'est un tout. Je voulais leur dire que je suis là et que l'équipe est là mais qu'on a besoin de leur soutien dans des matchs difficiles comme celui face à Gand ou ici. Mais il n'y a jamais eu de guerre entre les supporters et moi.» Le coup de sifflet final a laissé place à des explosions de joie des Anderlechtois soulagés d'avoir déjà 6 points en poche en deux déplacements. Frank Boeckx s'est, lui, directement rué dans les bras de son capitaine. Le gardien n'avait pas hésité à le défendre le week-end dernier et a été le féliciter en lui disant qu'il avait été décisif et qu'il devait aller en profiter avec le public. «Je ne dis pas que cela l'a vraiment tracassé, mais il a entendu les sifflets et ces derniers ont perturbé son match de dimanche dernier», explique Boeckx. «On en a parlé dans le groupe. On est très soudés. Quand on attaque quelqu'un du groupe, on le soutient à fond. Que ce soit Hanni ou un autre. C'est la force de cette équipe: on veut se battre et courir pour l'autre. Ça se voit en match.»