Dybala et Messi pourraient encore enflammer ce match retour L'abîme guette l'équipe blaugrana, dont le parcours européen, voire la saison entière, ne tient qu'à un fil. Celui d'une semaine d'équilibristes, où le FC Barcelone va jouer à la fois son avenir en C1 et ses chances de titre en Championnat d'Espagne. Barcelone au bord du gouffre: balayé 3-0 par la Juventus Turin, le Barça est condamné à une nouvelle «remontada» ce soir en quart retour de Ligue des champions (19h45), avant un vertigineux clasico au sommet de la Liga dimanche face au Real Madrid. Au Camp Nou, les funambules catalans sont capables de tout: n'ont-ils pas joué les trompe-la-mort en 8es face au Paris SG, renversé 6-1 en Catalogne après une déroute 4-0 à l'aller? Mais cette fois, l'abîme guette l'équipe blaugrana, dont le parcours européen, voire la saison entière, ne tient qu'à un fil. Celui d'une semaine d'équilibristes, où le FC Barcelone va jouer à la fois son avenir en C1 et ses chances de titre en Championnat d'Espagne. «Nous restons en vie dans toutes les compétitions et nous allons nous battre jusqu'au bout», a promis, bravache, l'entraîneur Luis Enrique. «Au tour précédent, nous avons réussi à remonter un score encore plus lourd. Alors pourquoi pas?» Sur le départ en juin prochain, le technicien asturien sait que son excellent bilan (8 titres sur 10 possibles à ce jour) pourrait être assombri par une fin de mandat en queue de poisson. Messi en acrobate? Mais les exaspérantes failles défensives de son équipe, ainsi que son irrégularité en attaque, n'incitent pas à l'optimisme. Derrière, le retour de suspension de Sergio Busquets, indispensable sentinelle, doit ramener un semblant d'ordre, sans quoi l'exploit sera très improbable. Et devant, tout semble dépendre de Lionel Messi, comme souvent à Barcelone. Si le quintuple Ballon d'or argentin est en forme mercredi, le trio offensif «MSN» (Messi-Suarez-Neymar) peut espérer secouer la robuste défense de la Juve, la meilleure d'Europe cette saison (deux buts encaissés seulement). Messi, qui n'est plus qu'à deux unités de son 500e but en match officiel sous le maillot blaugrana, n'a néanmoins jamais marqué face au mythique gardien italien Gianluigi Buffon. En outre, «La Puce» a été éclipsée à l'aller à Turin par son jeune compatriote Paulo Dybala, auteur d'un doublé mardi dernier mais perturbé ce week-end par un problème à une cheville. Bref, le Barça a grand besoin d'un numéro d'acrobate de Messi mercredi dans un Camp Nou que les Barcelonais espèrent aussi bouillant que face au PSG. «La Juve n'encaisse pas beaucoup de buts mais on peut tout de même se créer des occasions contre eux», a prévenu Luis Enrique. «Nous prendrons les risques nécessaires parce que nous n'avons plus rien à perdre. Nous essaierons d'aligner les astres.» Saut dans l'inconnu Si les pronostics semblent défavorables aux Catalans, d'autres données inspirent l'espoir. Sous Luis Enrique, l'équipe blaugrana a gagné la totalité de ses 15 matchs à domicile en Ligue des champions. Et le Barça sait comment battre la Juve en match couperet, puisqu'il l'avait fait avec brio pour remporter la finale de la C1 2015 (3-1). Quoi qu'il en soit, l'issue de ce choc européen aura des conséquences directes sur la fin de saison barcelonaise. Une qualification, ou tout du moins une élimination honorable, et le moral des Catalans serait regonflé en vue de l'autre grande affiche de la semaine, leur déplacement au stade Santiago-Bernabeu dimanche. En championnat d'Espagne aussi, le Barça avance sur une ligne très étroite: deuxième à trois longueurs derrière le Real (1er avec un match de moins), le onze blaugrana doit à tout prix l'emporter à Madrid sous peine de faire une croix sur son titre de champion d'Espagne. La perspective d'une finale de coupe du Roi contre Alaves fin mai, maigre consolation, ne suffirait sans doute pas à sauver de la déprime la fin de l'ère Luis Enrique. Deux séances de voltige en l'espace de quatre jours: le FC Barcelone s'offre cette semaine un grand saut dans l'inconnu. Et sans filet!