Méconnaissable face à l'Atlético malgré la victoire du Barça (1-2), Sergio Busquets n'affiche pas son rendement habituel cette saison. Certaines raisons peuvent expliquer la baisse de régime du milieu de terrain catalan. On ne le reconnaît plus. Sergio Busquets faisait presque peine à voir dimanche sur la pelouse de Vicente Calderon. Si le Barça y a signé une victoire capitale face à l'Atlético (1-2), son milieu de terrain est passé à côté de son match. Un déchet inhabituel dans les transmissions, une incapacité à contrôler le jeu au milieu de terrain, des fautes grossières, dont une sur Antoine Griezmann qui lui a valu un carton jaune, et une autre qui a été à l'origine de l'égalisation madrilène… C'était le mauvais visage de Busquets. Et ce n'était pas la première fois qu'il l'affichait cette saison. Il avait notamment incarné le naufrage du milieu barcelonais au Parc des Princes face au PSG (4-0), après avoir déjà subi quelques critiques pour ses performances dans la première moitié de la saison. L'international espagnol est loin du rendement qui avait fait de lui la meilleure sentinelle du monde pour une majorité d'observateurs. Certaines raisons peuvent expliquer ce phénomène.
Le paramètre physique Dire que Busquets est extrêmement sollicité relève de l'euphémisme. Titulaire indiscutable dans un club comme le FC Barcelone, habitué à aller très loin quand il ne va pas au bout des compétitions dans lesquelles il est engagé, le milieu catalan joue une cinquantaine de matches par saison depuis 2008-09 en club. Et une soixantaine en ajoutant les rencontres disputées en sélection espagnole. Même s'il n'a que 28 ans, Sergio Busquets a de quoi être usé après avoir dû tenir quasiment neuf saisons à ce rythme infernal. C'est problématique pour le Barça, tant l'international espagnol tient un rôle capital dans le jeu barcelonais. Mais le club catalan est aussi à l'origine du problème. "Sergio n'a pas vraiment de remplaçant dans l'effectif de Barcelone, souligne Adrian Garcia, notre confrère d'eurosport.es. André Gomes et Ivan Rakitic sont des joueurs différents, ils n'ont pas un profil de sentinelle comme celui de Busquets." Pourtant, le Barça en a un en la personne de Javier Mascherano, formé à ce poste qu'il occupe d'ailleurs en sélection argentine. Mais pas au Barça, où il est presque invariablement aligné en défense. Ce qui pouvait se comprendre la saison passée, quand Luis Enrique manquait de profondeur d'effectif dans ce secteur. Mais moins depuis que Samuel Umtiti a rejoint le club catalan l'été dernier, donnant ainsi davantage d'options au technicien asturien en défense. Et l'opportunité de faire souffler Busquets. Ce que Luis Enrique ne fait certainement pas suffisamment.
Le paramètre tactique Si la méforme du milieu barcelonais est aussi criante, c'est aussi parce que l'entrejeu du Barça a changé. Depuis l'arrivée de Luis Enrique, mais encore davantage depuis le départ de Xavi. Qui évoluait dans un autre registre que les milieux actuels du Barça. Xavi revenait davantage au niveau de Busquets jouer le rôle de premier relanceur et pouvait le soulager dans le jeu de transition. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Et quand le jeu de passes de Busquets est moins bon, c'est forcément plus visible. Aussi, le jeu barcelonais est devenu plus lisible pour l'adversaire. Qui n'hésite plus à venir presser très haut sur Busquets pour l'empêcher d'orienter les attaques catalanes vers Andres Iniesta, Lionel Messi ou Neymar et limiter ainsi la force de frappe offensive du Barça. L'Atlético s'est d'ailleurs attaché à faire ce travail de pressing intense durant la première heure de jeu du match face à Barcelone dimanche. La période qui a été la plus difficile pour Busquets. Ce n'est pas totalement un hasard si cette saison où le club blaugrana peine à retrouver son jeu flamboyant coïncide avec celle où Busquets connaît une baisse de rendement. L'international espagnol tient un rôle déterminant dans la transition ente la défense et l'attaque barcelonaise. Quand ce rouage est grippé, c'est toute la mécanique catalane qui patine. Et même si cela ne l'empêche pas de rester en course pour le titre, le Barça aurait bien besoin d'un Busquets au sommet pour nourrir ses ambitions de fin de saison.
Enrique : "Messi est le meilleur joueur du monde" Oui, le FC Barcelone est dépendant de Lionel Messi. C'est Luis Enrique qui le dit, et pour l'entraîneur du Barça, ce n'est pas un souci. Lionel Messi est le "meilleur joueur du monde" et il est normal que le FC Barcelone dépende de ses performances, a estimé mardi l'entraîneur barcelonais Luis Enrique après deux matches successifs remportés grâce à un but victorieux du quintuple Ballon d'Or argentin. "Il serait naïf de penser que nous ne dépendons pas du meilleur joueur du monde. J'espère que nous allons pouvoir dépendre de lui pendant encore de nombreuses années", a lancé Luis Enrique en conférence de presse avant la réception de Gijon mercredi soir en Championnat d'Espagne. Messi, âgé de 29 ans, a effectué l'intégralité de sa carrière au FC Barcelone et le club a reconnu avoir engagé des discussions pour prolonger le contrat de sa star, qui court actuellement jusqu'en juin 2018.
" Il faut retenir son rendement, pas le fait de savoir s'il est milieu offensif ou attaquant" Ebranlé par la déroute subie mi-février en Ligue des champions contre le Paris SG (4-0), le FC Barcelone a été sauvé deux fois par "la Puce" ces derniers jours, d'abord face à Leganes (2-1), ensuite contre l'Atletico Madrid (2-1): dans ces deux rencontres, Messi est apparu pour inscrire le but décisif dans les ultimes minutes et prendre le large en tête du classement des buteurs du Championnat (20 buts). Malgré l'importance croissante des éclairs de génie de l'Argentin dans le jeu catalan, Luis Enrique a rejeté l'idée que l'attaquant soit devenu une sorte de quatrième milieu de terrain au sein du schéma en 4-3-3 du Barça. "Je ne considère pas Messi comme un milieu de terrain plus que comme un attaquant, même s'il redescend au centre du terrain pour participer au jeu et générer des surnombres.