La réaction des partis n'affichant pas les photos des candidates sur leurs listes ne s'est pas fait attendre. A peine deux jours après que la Haute Instance indépendante de surveillance des élections Hiise a adressé des mises en demeure à l'endroit de ces partis, ces derniers ont finalement pris la décision d'afficher les photographies de toutes leurs candidates. Le coordinateur de la Hiise, Hassan Noui, a affirmé mardi que les partis concernés, à savoir le Front des forces socialistes(FFS), l'Alliance Ennahda-Justice et Bina, le Front national algérien pour le développement, la liberté et la justice (Fadlj) et le Front du militantisme national, ont tous répondu favorablement en replaçant les photographies de ces candidates. C'est après avoir constaté que certaines des photos de candidates au scrutin des législatives ont été effacées, que la Hiise a brandi la menace d'annuler toutes les listes dont les visages des candidates étaient effacées, notamment dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj et ce, dans un délai de 48 h. M. Noui avait alors indiqué que «les têtes de listes concernées ont été saisies» ajoutant que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a été informé pour prendre les mesures légales prévues en de pareils cas. Il a estimé que ce type de dépassement était «dangereux et contraire aux lois et à la Constitution, surtout que ces femmes se portent candidates pour représenter le peuple au sein de l'Assemblée populaire nationale et le citoyen a le droit de connaître la personne à qui il donne sa voix». Cette absence de photos des candidates a d'ailleurs, depuis quelques jours alimenté le débat au sein de la population, plus particulièrement sur les réseaux sociaux. Ainsi, certains diront que ceci serait lié au conservatisme de la société locale alors que pour d'autres il traduirait en fait la conviction de ces candidates qu'elles ne possèdent pas de grandes chances de sortir victorieuses de cette bataille électorale. Le parti du Front des forces socialistes a essuyé de son côté de nombreuses critiques. En effet beaucoup ne comprennent pas comment ce parti qui pourtant porte haut des idées progressistes peut tolérer une chose pareille. Suite à cela, le FFS s'est justifié dans un communiqué assurant «c'est une initiative fort ma- lencontreuse prise par l'équipe de communication chargée de l'élaboration de l'affiche électorale de la liste de Bordj Bou Arréridj». Le phénomène «des candidates sans visage» n'a été remarqué que dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Dans la liste d'Adrar du Parti de l'équité et de la proclamation (PEP), la troisième de la liste a complètement caché son visage ne laissant apparaître que son nom et prénom ainsi que la fonction qu'elle occupe, une certaine Benhamadia Mebrouka fonctionnaire à la direction des travaux publics. C'est sans doute celle qui a le plus fait parler d'elle. Sur la liste indépendante de Ghardaïa «fidélité et continuité» présidée par Abdellah Khiat, sur les huit candidats l'une des femmes en plus de l'absence de sa photo s'est juste contenté de mettre son prénom. Après ces dépassements, Hassan Noui a assuré que l'Instance Indépendante de surveillance des élections sévira contre toutes les pratiques de cet acabit, affirmant que «ce type de dépassements est contraire à la loi». Il faut rappeler que des faits de ce type n'ont depuis l'histoire des élections en Algérie jamais été vues, ce qui rend cette campagne électorale «unique» en son genre.