48 heures : c'est le délai accordé aux partis politiques pour changer leurs affiches dont les listes ne montrent pas les photos des candidates aux législatives. La Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise) a adressé des mises en demeure aux formations politiques concernées pour se «rattraper» en remplaçant les figures de femmes candidates «sans visage» par leur photo d'identité. La liste du Front des forces socialistes (FFS) à Bordj Bou-Arréridj - concerné par la mise en demeure -, a déjà remplacé ses affiches suite à la demande du bureau national du parti qui a ordonné le «retrait immédiat» et condamné par là même «ce type de procédé incompatible avec les principes et valeurs du parti». Les autres formations politiques concernées sont l'union Ennahda-Adala-El Bina, le Front national algérien (FNA), le Front algérien pour le développement, la liberté et la justice (FADLJ) et le Front du militantisme national (FMN). Ces derniers n'ont pour l'heure pas encore changé leurs affiches. En effet, hier, sur les panneaux d'affichage, les listes desdits partis montraient toujours des femmes au visage caché. Ce type de dépassement est «dangereux et contraire aux lois et à la Constitution, surtout que ces femmes se portent candidates pour représenter le peuple au sein de l'Assemblée populaire nationale, et le citoyen a le droit de connaître la personne à qui il donne sa voix», a estimé Hassan Noui, représentant de la Hiise. Il a affirmé à ce propos que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a été informé pour prendre les mesures légales prévues en de pareils cas. Relevant de l'inédit dans l'histoire des élections organisées en Algérie, l'absence de photos des candidates a été largement commentée et critiquée par les citoyens sur les réseaux sociaux. Des internautes ont lié les photos non dévoilées des candidates au conservatisme de la société locale. D'autres ont traduit cela par la non-conviction de ces candidates d'accéder aux sièges de l'APN. La coordination de wilaya de Bordj Bou-Arréridj de la Hiise a relevé, par ailleurs, au cours de la première semaine de cette campagne électorale, un total de treize dépassements dans vingt-deux meetings dont la plupart sont en rapport avec l'affichage anarchique, selon la même source. Au plan national, le vice-président de la Hiise, Brahim Boudoukha, qui était hier l'invité de la Chaîne 1 de la radio nationale, a qualifié de «mineures» les quelques irrégularités enregistrées au cours de la campagne électorale en matière d'affichage anarchique, estimant que la campagne «se déroule dans le calme». Il a ajouté que les partis sont «légalement tenus d'afficher leurs listes et photos sur les lieux attribués à cet effet». «Certains partis ont procédé à l'affichage dans les locaux commerciaux, ainsi que dans certains établissements publics, ce qui est contraire à la loi», a-t-il noté, soulignant qu'en cas de non-respect des instructions de la Commission, les autorités des wilayas concernées seront saisies afin de faire intervenir la force publique pour enlever ces affiches.