Le calvaire des employés de l'entreprise de gestion de la zone industrielle de Aïn Defla (Egziad), dure, selon leurs dires, depuis l'année 2001, ils n'ont pas touché leurs salaires depuis 42 mois. Ils sont 30 dans ce cas, 22 d'entre eux sont en grève de la faim depuis lundi dernier. «C'est le seul moyen qui nous reste pour attirer l'attention des services concernés sur notre situation et ce, après avoir épuisé toutes les voies de recours. Il ne nous reste plus qu'à nous laisser mourir», nous dit l'un d'eux, étendu parmi ses camarades, sur un reste de pelouse devant le bâtiment administratif, situé à l'entrée ouest de la ville de Aïn Defla. «Nous en sommes là parce que nous avons épuisé toutes les voies de recours légales, et saisi toutes les autorités sans que personne ne lève le petit doigt pour qu'une solution soit trouvée pour notre entreprise et pour nous ...» répétera un autre employé. Certes, ils continuent à percevoir les indemnités familiales et se faire rembourser leurs frais de soins auprès de la Casoral mais point de salaire. D'employés, il ont été conduits à tenter de survivre en faisant de la mendicité, reconnaissent-ils, ajoutant qu'ils ont dû interrompre la scolarité de certains de leurs enfants faute de moyens et qu'ils ont des enfants malades, certains atteints de maladies chroniques. Le pire, semble-t-il, selon leurs déclarations c'est que «ignorant tout, jusqu'à notre existence, «on» vient d'affecter un directeur en parallèle alors que l'entreprise, avec son administration est là...». Informations prises auprès de certains services administratifs, que dans toutes les wilayas du pays, l'opération de reconversion de ces entreprises en société de gestion des participations (SSP) a été achevée, sauf à Aïn Defla. L'interrogation perdure et la grève de la faim continue. Un peu avant notre entretien, on venait de ramener deux d'entre eux de l'hôpital, ils venaient de recevoir des soins, leur santé étant déjà fragile, un de leurs camarades ayant dépassé de loin la soixantaine.