Un site officiel nord-coréen a averti les Etats-Unis qu'ils seraient «rayés de la surface de la Terre» si Washington déclenchait une guerre sur la péninsule, dernier épisode en date des échanges de menaces qui alimentent les tensions dans la région. Dans ce contexte, le président chinois Xi Jinping a appelé hier à la «retenue» vis-à-vis de la Corée du Nord lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain Donald Trump, avant l'arrivée prévue d'un porte-avions de l'US Navy au large de la péninsule coréenne. Cette conversation intervient sur fond de tensions croissantes entre la Corée du Nord et les Etats-Unis. Pyongyang pourrait par ailleurs mener aujourd'hui un nouvel essai nucléaire ou balistique, pour marquer les 85 ans de son armée. La Chine «espère que toutes les parties fassent preuve de retenue et s'abstiennent de toute action de nature à aviver les tensions dans la péninsule», a déclaré M. Xi, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères. Donald Trump avait promis il y a quelques semaines de «traiter» le «problème» du programme nucléaire nord-coréen et annoncé que le porte-avions américain Carl Vinson faisait route vers la péninsule coréenne. La Corée du Nord s'était engagée à «répliquer à toute attaque nucléaire par une attaque nucléaire». «Le seul moyen de résoudre le plus vite possible la question du nucléaire nord-coréen et de réaliser la dénucléarisation de la péninsule, c'est que chaque partie concernée assume ses responsabilités», a déclaré hier Xi Jinping à Donald Trump. Il s'agit de la deuxième conversation téléphonique entre MM. Xi et Trump depuis leur rencontre début avril dans la résidence du président américain en Floride. Aux yeux des Etats-Unis, la Chine est le principal soutien économique et diplomatique de la Corée du Nord, et a donc le poids nécessaire pour la faire revenir à la raison. Pékin nie avoir tant d'influence et réplique régulièrement que le conflit concerne principalement Washington et Pyongyang, et qu'il appartient donc à ces deux pays de dialoguer. Donald Trump s'est également entretenu hier avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe à propos de la Corée. Devant la presse, M.Abe a déclaré avoir rappelé au président américain que le programme nucléaire et balistique nord-coréen posait «une menace extrêmement grave au Japon et à la communauté internationale».«Nous sommes entièrement d'accord pour exiger fermement la retenue de la part de la Corée du Nord», a-t-il dit. Des manoeuvres ont commencé dimanche entre le porte-avions Carl Vinson et la marine japonaise, selon M.Abe. En marge de cette montée des tensions, la Corée du Nord menace les Etats-Unis de «représailles» Ainsi, un site officiel nord-coréen a averti les Etats-Unis qu'ils seraient «rayés de la surface de la Terre» si Washington déclenchait une guerre sur la péninsule, dernier épisode en date des échanges de menaces qui alimentent les tensions dans la région. Samedi, le vice-président américain Mike Pence avait annoncé que le porte-avions américain Carl Vinson et son groupe arriveraient «dans quelques jours» en mer du Japon alors que les rumeurs sur un possible sixième essai nucléaire nord-coréen sont insistantes. Pyongyang rêve de construire un missile capable de porter le feu nucléaire sur le continent américain. Le pays a multiplié ces derniers temps les déclarations incendiaires et mené deux essais de missiles rien que depuis le début du mois. Dans une série d'éditoriaux, le journal Rodong Sinmun, porte-voix du parti au pouvoir, explique que les forces nord-coréennes ne sont pas impressionnées par l'arrivée imminente du porte-avions qui constitue «un chantage militaire non déguisé». «Une telle menace pourrait peut-être impressionner une méduse mais ne marchera jamais sur la RPDC», République populaire démocratique de Corée, affirme le Rodong. Les forces nord-coréennes sont prêtes «à couler le porte-avions nucléaire américain d'une seule frappe», avait écrit la veille le journal. M.Pence, qui vient d'achever une tournée dans la région, a déclaré comme d'autres responsables américains que «toutes les options étaient sur la table», y compris l'option militaire, face aux ambitions nucléaires nord-coréennes