4656 morts et plus de 5000 handicapés en 2004 qui affectent tout l'environnement social. C'est l'expression de Mohamed Lazouni de «Tarik Essalama» ou encore le policier «caché» qui n'a pas cessé de «militer», selon ses propres mots, en sillonnant toutes les contrées du pays semant la bonne parole, celle de la sagesse au volant, à travers les mass-médias. Intervenant devant une assistance nombreuse en présence des autorités civiles et militaires, dans le cadre d'une journée de prévention routière organisée et sponsorisée par Dikes Auto, Michelin, Renault Algérie, il s'est dit «désolé que ce 1er Mai ne soit pas une véritable journée de repos pour les chauffards qui eux, ne chôment pas et continuent de semer la mort et la désolation sur les routes...» Il évoque le chiffre effarant du bilan des accidents de la route en 2004 : 4656 morts et plus de 5000 handicapés qui affectent tout l'environnement social, avec en sus une dépense évaluée à quelque 70 milliards de DA, argent qui aurait pu servir à autre chose, dira-t-il. Pour lui, il est vain de faire endosser à telle ou telle partie, la responsabilité de cette hécatombe, «car le phénomène est à traiter dans sa globalité et les campagnes de prévention aussi sérieuses soient-elles, ont leurs limites». Faisant l'analyse de ce phénomène, Lazouni avance que la peur de l'accident doit prévaloir sur la peur du gendarme et tant que persiste cette dynamique du «comment contourner le code de la route», l'infléchissement de la courbe des accidents de la route avec leur cortège de décès, de blessés et d'handicapés pour la vie, n'est pas à attendre. Pour cela, «il faut faire appel aux psychologues, quitte à recourir aux principes pavloviens». On se rend compte, dit-il, que même au niveau de la formation du conducteur, ce qui est mis en exergue ce sont surtout les sanctions alors qu'«en principe, chaque conducteur doit être le policier de lui-même et on ne peut y arriver que par l'éducation à la base, c'est-à-dire par l'introduction de l'enseignement du code de la route dans les écoles». L'orateur trouve désolant que, malgré la promulgation du décret pris en ce sens depuis 18 ans, il n'a pas été mis en application à ce jour. Une lueur d'espoir cependant, selon «le policier caché», l'éducation routière sera introduite avec la réforme du système éducatif. S'agissant de l'utilisation du téléphone mobile, l'animateur de «Tarik Essalama» renvoie au texte clair de la loi : c'est le port du casque d'écoute qui est interdit en même temps que la manipulation pendant la conduite, mais pas une oreillette, tout comme le port de la ceinture de sécurité, le règlement ne le prescrivant que pour le conducteur puisqu'il «est responsable des infractions commises par lui...» Abordant les facteurs principaux à l'origine des accidents, il dira «le facteur humain est le seul mis en cause de manière directe ou indirecte», répondant ainsi, lors des débats qui ont suivi son intervention, à ceux qui accusent l'état des routes faisant allusion à tous ceux concernés par l'entretien de réseau routier.