L'intersyndicale promet de faire une démonstration de force qui va balayer le décor électoral La fin de la campagne électorale prévue pour le 1er mai sera marquée par la montée du front social qui prendra le dessus sur le discours politique. La campagne électorale sera clôturée sur fond de contestation. Le dernier jour sera marqué par l'entrée en scène des acteurs hors du monde de la politique. L'intersyndicale se donne rendez-vous le 1er mai, jour de la Fête internationale du travail pour monter au créneau. Le timing et le décor ont été bien choisis pour frapper fort. Après une accalmie, le front social revient pour voler la vedette aux politiques. L'intersyndicale promet de faire une démonstration de force qui va balayer le décor électoral. Des appels à des marches grandioses ont été lancés de part et d'autre pour remettre sur le tapis des questions qui minent les couches sociales et le monde des travailleurs. Le collectif des 14 syndicats a lancé un appel à une marche le 1er mai à Béjaïa pour contester la loi sur la retraite. L'intersyndicale revient pour crier haut et fort ses revendications. Celle-ci a bien choisi le moment pour rebondir sur ses revendications et faire pression sur les politiques. Malgré le fait que la loi a été adoptée par les deux chambres du Parlement et la décision prise par le chef de l'Etat en maintenant la retraite anticipée pour deux ans, les syndicats ne décolèrent pas et ne perdent pas espoir. Ces derniers sont en train de multiplier les actions sur le terrain pour faire avorter cette loi. Une opération de collecte des signatures a été engagée par les syndicats auprès des députés afin de saisir le Conseil constitutionnel sur cette loi. Selon un représentant de l'intersyndicale, l'opération est en bonne voie et un grand nombre d'élus de différentes couleurs politiques ont signé la pétition qui sera adressée au Conseil constitutionnel pour revoir cette loi. La loi permet à une cinquantaine d'élus de saisir le Conseil constitutionnel sur un projet vivement contesté. En parallèle, les syndicats autonomes veulent collecter un million de signatures auprès des travailleurs, concernant le refus de la loi sur la retraite, qui sera adressé au gouvernement. L'on rappelle que sur décision du président de la République, la retraite anticipée a été maintenue pour les travailleurs ayant accompli 32 ans d'exercice. Mais avec un certain bémol. Ce maintien ne dépassera pas les deux années. Il courra jusqu'en 2019, après quoi le gouvernement reviendra devant les députés avec le même projet pour supprimer l'amendement introduit à la dernière minute avant son adoption. Certes, cette décision a été d'un grand soulagement pour les syndicats, mais ces derniers n'abandonnent pas leur lutte pour arracher cet acquis social. Les syndicats vont, donc, monter au front pour dire aux pouvoirs publics qu'ils n'ont pas baissé les bras. Cette action intervient après la grande marche organisée en février dernier à Tizi Ouzou pour barrer la route à la loi sur la retraite. Par ailleurs, le Conseil national de la Confédération générale autonome des travailleurs algériens (Cgata) qui s'est réuni les 14 et 15 du mois courant à Alger a également appelé tous les travailleurs à un rassemblement national qui aura lieu le même jour à la place de la Victoire, à Oran, de 9h30 jusqu'à 13h. Son objet: défendre le pouvoir d'achat, l'emploi et les libertés syndicales et réclamer une augmentation des salaires, indique le Snappap sur sa page Facebook. Le Syndicat autonome des avocats ainsi que celui des travaillleurs de la Sonelgaz ont rejoint cet appel. «Le Conseil national de la Snateg appelle les travailleuses et les travailleurs du groupe Sonelgaz à rejoindre en force le rassemblement qui aura lieu le 1er mai 2017 à Oran organisé par la Cgata» lit-on sur un communiqué de la Snateg rendu public dimanche dernier. La Snateg invite les travailleurs à venir en force pour «former un bloc solidaire ce 1er mai à Oran à la place de la Victoire pour défendre nos droits et les droits des opprimés en Algérie». Ces actions vont certainement faire de l'ombre au discours politique développé par les différents partis durant cette campagne électorale. Contrairement à eux, les syndicats vont certainement attirer des foules.