Cette entrevue avait été annoncée le 1er mai par la diplomatie russe et était censée se dérouler le 10 mai à Fairbanks, en Alaska. Les chefs des diplomaties américaine et russe, Rex Tillerson et Sergueï Lavrov, discuteront demain à Washington des conflits en Ukraine et en Syrie, a annoncé hier le département d'Etat américain, les relations entre les deux puissances étant jugées particulièrement tendues. Les deux ministres se sont déjà vus deux fois depuis la prise de fonction du secrétaire d'Etat américain début février, mais il s'agira du premier déplacement officiel à Washington de Sergueï Lavrov en près de quatre ans et, a fortiori, depuis l'arrivée au pouvoir de l'administration de Donald Trump en janvier dernier. Dans la capitale fédérale le 10 mai, Rex Tillerson et Sergueï Lavrov «discuteront de l'Ukraine, de la Syrie et de sujets bilatéraux», notamment «la nécessité d'arrêter la violence dans l'est de l'Ukraine et de régler le conflit en mettant entièrement en oeuvre les accords de Minsk», a indiqué le département d'Etat américain dans un bref communiqué. Quant à la Syrie, les deux hommes avaient évoqué vendredi dernier au téléphone les moyens de réduire les combats à la suite de la signature par la Russie, l'Iran et la Turquie d'un accord sur des zones de sécurité dans ce pays en guerre. Ils devraient parler mercredi des «efforts pour une désescalade de la violence, l'acheminement d'assistance humanitaire au peuple syrien et la préparation du terrain pour un règlement politique du conflit», selon la diplomatie américaine. Cette entrevue Tillerson-Lavrov avait été annoncée le 1er mai par la diplomatie russe et était censée se dérouler le 10 mai à Fairbanks, en Alaska, en marge d'une réunion ministérielle du Conseil de l'Arctique, dont les Etats-Unis et la Russie sont membres. Ces quatre dernières années, Sergueï Lavrov a vu des dizaines de fois son homologue américain de l'époque John Kerry, le plus souvent dans les grandes villes européennes ou en marge de réunions internationales. La dernière fois que le Russe était à Washington remonte à août 2013 pour une entrevue avec John Kerry sur la Syrie. Sous l'administration démocrate de Barack Obama, les relations avec la Russie s'étaient particulièrement crispées en raison des conflits en Syrie et en Ukraine. Le républicain Donald Trump avait milité durant sa campagne pour un rapprochement avec le Kremlin, mais les deux gouvernements -Rex Tillerson le premier- ont reconnu récemment que les relations n'ont jamais été aussi mauvaises depuis la fin de la Guerre froide.