entre 1400 et 1500 combattants et leurs familles devraient quitter la capitale pour Idleb Des rebelles ont, pour la première fois depuis 2011, accepté de quitter un quartier de Damas après avoir été soumis à des bombardements massifs, permettant au régime de raffermir son contrôle sur la capitale, enjeu majeur pour lui. Par ailleurs, le régime syrien a clairement fait savoir son refus que l'ONU ou des forces internationales surveillent l'application de l'accord russo-turco-iranien signé le 4 mai sur des «zones de désescalade». «Des hommes armés et des membres de leurs familles ont commencé à quitter (le quartier de) Barzé à bord de 40 bus en direction du nord de la Syrie, et cette opération se poursuivra pendant cinq jours», a affirmé la télévision d'Etat syrienne. Ce média gouvernemental ne précise pas le nombre de personnes qui partiront mais, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande-Bretagne), entre 1400 et 1 500 combattants et leurs familles devraient quitter la capitale pour Idleb, une province du nord-ouest tenue par les rebelles et des jihadistes. Selon le gouverneur de la ville de Damas, cité par la télévision syrienne, 1022 personnes, dont 568 combattants et leur famille ont déjà quitté la capitale. L'accord sur l'évacuation de Barzé, un quartier qui comptait avant le début de la guerre 48.000 habitants, a été conclu dimanche soir et des dizaines de personnes s'étaient rassemblées dès l'aube pour se préparer à partir. Un photographe à Barzé a vu des rebelles avec leurs armes légères, ainsi que des enfants et des femmes aux foulards clairs poussant des valises et portant des sacs en toile. Une source au sein de la milice pro-gouvernementale, les Forces de défense nationales (FDN) a affirmé que les rebelles seront autorisés à partir avec «leurs armes personnelles». Des négociations sont également en cours pour l'évacuation de rebelles de Qaboun, un quartier du nord-est de la capitale, devenu depuis plusieurs mois un champ de bataille. La majorité de Damas est sous contrôle du régime à l'exception de six quartiers périphériques: Barzé, Qaboun, Jobar, Tadamoun, Techrine et Yarmouk. En février, le géographe français expert de la Syrie, Fabrice Balanche, avait affirmé que «la rébellion a définitivement perdu Damas». «Les plus rationnels (parmi les rebelles) cherchent désormais à négocier avec le gouvernement syrien leur amnistie. Quant aux autres, ils n'ont d'autre espoir que d'être transférés vers Idleb», avait-il dit. Plusieurs opérations d'évacuations d'insurgés et de leurs familles ont déjà eu lieu dans des localités de la province de Damas, mais c'est la première fois qu'une telle opération est menée dans la capitale. Les insurgés, qui ont perdu de vastes régions face au régime, se sont vus contraints de signer des accords d'évacuation de nombreux de leurs bastions. Le départ des rebelles d'un quartier de Damas survient quelques jours après l'entrée en vigueur de l'accord d'Astana, entre la Russie et l'Iran, alliés du régime de Damas, et la Turquie, soutien de la rébellion, qui prévoit la création de quatre «zones de désescalade» en Syrie. Mais le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a affirmé que son pays «n'acceptait pas que les Nations unies ou des forces internationales aient un rôle de surveillance dans l'application du mémorandum». La Russie a annoncé hier avoir déposé un projet de résolution sur les «zones de désescalade» en Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU. Selon l'agence de presse russe Interfax, citant une source à l'ONU, un «vote (...) pourrait avoir lieu cette semaine». Les Etats-Unis ont indiqué examiner attentivement l'établissement des «zones de désescalade» afin de savoir si le projet est viable, a indiqué hier le secrétaire à la Défense américain Jim Mattis.