La zone d'enregistrement est noire de monde Dès 08h30, tous les vols domestiques et internationaux de la compagnie Air Algérie en partance de tous les aéroports d'Algérie étaient suspendus. Aéroport Houari Boumediene, 9 heures du matin, le tableau annonçant le départ du vol AH 1000 de la compagnie nationale en direction de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle affiche «à l'heure». Pourtant rien n'indique l'embarquement immédiat des passagers sur l'appareil certainement cloué au sol du fait d'une grève surprise et que l'on décrit, aux premières heures de la matinée, d'ouverte c'est-à-dire indéterminée. En effet, la zone d'enregistrement est noire de monde et les agents en uniforme semblent déjà gagnés par l'ennui alors que la journée vient à peine commencer. C'est là le topo à l'aérogare internationale d'Alger où les techniciens au sol de la compagnie nationale ont engagé le bras de fer avec leur direction. Le désagrément pour usagers et les clients d'Air Algérie n'aura duré que quelques heures seulement car vers les coups de 14 heures la situation était fort heureusement débloquée. La directrice de la communication de la compagnie, Mme Mounia Betouche a annoncé immédiatement, c'est-à-dire en début d'après-midi, la fin du débrayage. «Les vols ont repris. Nous allons essayer de rattraper le retard»,a-t-elle affirmé, au grand bonheur des voyageurs en partance vers d'autres horizons. La suspension de la grève a également été confirmée par le président du Syndicat national des techniciens de la maintenance des avions (Sntma), Ahmed Boutoumi. Cette décision a été prise par la Sntma suite aux négociations engagées hier matin entre ce dernier et la direction générale d'Air Algérie autour des revendications socioprofessionnelles du personnel de la maintenance, a indiqué la même source. Selon Boutoumi, une commission ad-hoc, constituée de la Sntma et de responsables d'Air Algérie, va être installée pour étudier toutes les propositions relatives aux revendications des techniciens de la maintenance. «Nous sommes satisfaits des engagements de l'employeur Air Algérie», a encore précisé le président de la Sntma. Dès l'annonce de la grève, aucun vol n'a été annulé. Air Algérie ayant misé sur un dénouement rapide du conflit. «Les négociations entre la direction et le syndicat du personnel de maintenance sont en cours. Une première réunion entre les deux parties vient de se terminer», avait-on précisé de prime abord. Dès 08h30, tous les vols domestiques et internationaux de la compagnie Air Algérie en partance de tous les aéroports d'Algérie étaient suspendus en raison d'une grève du personnel de maintenance, avait-on annoncé. Les vols en provenance des aéroports internationaux n'ont pas été touchés par ce mouvement de débrayage inattendu. Rien que pour la matinée d'hier, six vols qui devaient décoller à partir de l'aéroport international d'Alger vers, respectivement, Paris, Marseille, Barcelone, Madrid, Tunis et Casablanca, ont été bloqués. Par contre, le vol Constantine-Marseille et celui d'Oran-Alger ont pu être effectués, a-t-on signalé. Des négociations ont ainsi été engagées dès hier à Alger entre la direction générale d'Air Algérie et le Sntma pour examiner les revendications socioprofessionnelles de ce dernier. Le président du Sntma, M. Boudoumi, a expliqué que les revendications présentées lors des négociations portaient sur la hiérarchisation des postes du personnel de la maintenance telle que définie par la nouvelle convention collective. Selon lui, la convention collective en vigueur porte préjudice à cette catégorie professionnelle dans la mesure où le personnel de la maintenance est classé en troisième position après celle des stewards et hôtesses de l'air, sachant que la première position revient aux pilotes. Dans ce sens, ils revendiquent que la catégorie du personnel de la maintenance soit positionnée entre celle des pilotes et celle des stewards et hôtesses de l'air. Selon Boudoumi, le directeur général par intérim d'Air Algérie, Bakhouche Alleche, a proposé lors de ces négociations, un délai d'une année avant de prendre une décision à propos de ces doléances, et ce, étant donné la situation financière difficile de cette compagnie. La proposition de Alleche sera portée à la connaissance des travailleurs de la maintenance, avance Boudoumi, et à partir de là, il sera décidé si la grève doit se poursuivre ou être levée. L'ex-P-DG de la compagnie Mohammed-Abdou Bouderbala, avait dressé, en octobre dernier, un tableau noir sur la situation de la compagnie, indiquant qu' «Air Algérie est mise en difficulté par les compagnies concurrentes», révélant «une baisse substantielle des recettes», et prônant «une révision profonde de son mode d'organisation». Le ministre des Transports a pour sa part insisté «sur la situation financière défavorable de la compagnie», avisant que «lorsqu'une compagnie commence à perdre son capital, ce sont de mauvais signaux». Le même responsable a estimé que «la compagnie doit se suffire à elle-même, elle ne doit pas compter sur le Trésor qui ne peut rien lui apporter (...)» et d'expliquer que «la gestion d'Air Algérie, qui fait face à des problèmes d'organisation, doit être transparente».