Le roi du Maroc L'Algérie a qualifié cette nouvelle provocation qui cible sa diplomatie de «piètre mise en scène d'une médiocre pièce de théâtre». Le ridicule ne tue pas. Les responsables marocains n'en ont cure. Les principes: cela fait bien longtemps qu'ils se sont assis dessus. On savait que la diplomatie marocaine, du moins ce qui en reste car cela fait longtemps qu'elle s'est recyclée dans la fourberie, redoublerait de perfidie et n'hésiterait pas à nous concocter une histoire à dormir debout pour porter atteinte à l'image de l'Algérie. Sauf que la toute récente, on ne l'attendait pas. Elle pue la diplomatie de caniveau et renseigne sur son état de dépravation. De quoi s'agit-il? Le 18 mai dans les Caraïbes, le DG du ministère algérien des Affaires étrangères a agressé physiquement un diplomate marocain qui a été hospitalisé, écrit la presse marocaine qui pensait avoir lancé un os aux chiens. Tous les canidés du royaume n'ont pas tardé à rallier la meute pour le ronger. Il s'ensuivit un concert d'aboiements. Un lynchage médiatique programmé, pimenté d'accusations mensongères, de superlatifs qui respirent l'intrigue. C'est devenu le pain quotidien, l'oxygène qui maintiennent en survie une diplomatie royale à l'agonie, à la dérive. Des méthodes de voyous. La réaction a été retentissante. Une claque inattendue qui fait mal. L'Algérie a qualifié cette nouvelle provocation qui cible sa diplomatie de «piètre mise en scène d'une médiocre pièce de théâtre». «Les informations rapportées par des médias marocains et reprises en l'état par certains sites au sujet d'une prétendue agression physique qui aurait été commise par un diplomate algérien de haut rang sur un membre de la délégation marocaine en marge de la tenue à Saint-Vincent-et-les Grenadines du séminaire régional organisé par le comité spécial de décolonisation communément appelé le C24, sont des informations inventées, infondées, fausses et mensongères et sans aucun lien avec la réalité», a affirmé le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères. «Nous considérons que les accusations proférées contre notre diplomate ne sont rien de plus qu'une piètre mise en scène d'une médiocre pièce de théâtre et une répétition des méthodes et d'un scénario auxquels nous avons été habitués», a souligné Abdelaziz Benali Cherif. Que s'est-il réellement passé? «Un membre de la délégation algérienne, une jeune diplomate en l'occurrence, a fait l'objet, depuis le début des travaux du séminaire, d'un harcèlement permanent et a même été victime de tentatives d'agressions de la part d'éléments de la délégation marocaine, ce qui a amené les autorités du pays organisateur à désigner des agents pour assurer sa sécurité», a expliqué le diplomate algérien. Quelles raisons ont poussé les Marocains à monter un tel scénario? «Les accusations contre notre diplomate sont une nouvelle fuite en avant et une illustration du dépit suite au travers et à l'échec subis par la diplomatie marocaine après le refus du Comité des 24 de céder à la pression visant à priver le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination», a expliqué Benali Cherif. L'écheveau se démêle. On tient le mobile de cette affaire créée de toutes pièces. La question sahraouie: voilà ce qui a ensauvagé les diplomates marocains. Le Comité spécial de décolonisation de l'ONU a rappelé «le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance et réitère que le Front Polisario est le représentant unique et légitime du peuple sahraoui», au terme de la réunion qu'il a tenue à Saint-Vincent et les Grenadines, Etat de l'archipel des Petites Antilles, situé à l'est et au sud-est de l'île de Porto Rico. Le document définitif du C24 sera soumis à la prochaine AG de l'ONU dans le but d'être adopté. L'échec est cinglant pour la délégation marocaine. Un revers supplémentaire pour la diplomatie royale qui a tenté de sauver la face en inventant cette séquence de pugilat. Une sortie minable qui s'est achevée par un K.-O. Son ambassadeur convoqué par Messahel «Le Maroc doit des excuses à l'Algérie» .L'ambassadeur du Royaume du Maroc, Lahcène Abdelkhalek, a été convoqué, hier au ministère des Affaires étrangères où il a été reçu par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Abdelkader Messahel a fait part à l'ambassadeur du Maroc des «vives protestations» de l'Algérie suite au «harcèlement» de la part de membres de la délégation marocaine, dont a été victime une jeune diplomate, membre de la délégation algérienne au séminaire du Comité des Nations unies sur la décolonisation, qui s'est tenu à Saint-Vincent-les-Grenadines, du 16 au 18 mai 2017, a assuré la même source. «Ces provocations contre la diplomatie algérienne ont amené les autorités de Saint-Vincent - les- Grenadines à lui assurer une protection personnelle rapprochée», a soutenu le communiqué du MAE. Abdelkader Messahel a signifié au diplomate marocain le caractère «inacceptable d'un tel comportement contraire aux règles élémentaires de bienséance et attentant à la courtoisie et aux us et coutumes diplomatiques». Le ministre a soutenu que les éléments d'information relatifs à ce «fâcheux incident» en possession de la partie algérienne et vérifiables tant auprès des organisateurs que des participants au séminaire, confirment les «agissements des membres de la délégation marocaine, en ajoutant que les détails de ces faits ont été portés à la connaissance du secrétaire général de l'ONU». Il a, à cet égard, indiqué à l'ambassadeur que «l'Algérie était en attente des excuses de la part du Maroc».