Avec la crise pétrolière, les télévisions algériennes privées et publiques ont plus recours au «bartering», qui désigne l'échange de marchandises entre entreprises. Le concept est apparu aux Etats-Unis dans les années 1930 et ne concernait que le financement d'émissions radio ou télé, ou les feuilletons dits «soap opéra», contre de l'espace publicitaire. Au fil des années le «bartering» a évolué et reprend à présent l'idée du troc entre les entreprises. En Algérie, le procédé est apparu avec les télévisions privées qui ont eu recours au «bartering» pour payer leurs productions durant le mois sacré du Ramadhan. Ainsi dans la grille du Ramadhan, trois chaînes, essentiellement privées ont eu recours à ce procédé économique et ingénieux pour éviter des coûts importants de la production, notamment de la fiction et surtout des émissions de télévisions à longue durée. C'est le cas de la chaîne Echourouk TV, El Djazairia TV et à un degré moindre Dzair TV. La chaîne Echourouk TV a été la première chaîne à importer ce procédé en Algérie. Ne dépensant que presque zéro dinar dans une production, elle laisse la liberté au producteur pour faire la tournée des sponsors et faire un montage financier pour financer sa production. C'est ainsi qu'a fonctionné la série Achour El Acher, qui demeure la production la plus importante du paysage audiovisuel algérien. La production nécessite un financement de plus de 20 milliards de centimes. Il y a deux ans, c'était un opérateur de téléphonie mobile qui avait pris totalement en charge les frais de la production. Le diffuseur Echourouk prend entre 10 et 15% de droits de diffusion sur l'ensemble du montant de la production. Cette année encore, le procédé a été reconduit par la société Prod Art qui a été obligé de chercher d'autres sponsors et surtout un autre opérateur. Le procédé a été également adopté par la société algéro-tunisienne Not Found pour vendre ses productions en 2015 pour Echourouk TV et en 2016 pour l'Entv. Seulement voilà Not Found qui a réalisé plus de quatre productions lourdes, se retrouve sans ses anciens diffuseurs, Echourouk TV et l'Entv. Les sponsors qui avaient l'habitude d'acheter ses programmes se sont retirés de ses productions et Not Found s'est retrouvé à placer ses productions qui coûtent entre 10 et 25 milliards centimes l'unité dans une seule chaîne El Djazairia TV qui risque de ne pas réussir le challenge d'attirer les annonceurs, même si les agences sont acquises grâce au lobbying de Samir Boudjadja, le nouvel actionnaire d'El Djazairia TV. Enfin l'Entv, qui demeure la seule télévision capable de subvenir aux besoins des producteurs privés garde la main sur le procédé du «bartering» à condition, affirme son DG Tewfik Khelladi d'avoir un partenariat gagnant / gagnant (Win-Win). [email protected]