Décidément, tous les partis politiques vivent des crises sans précédent dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les dernières élections législatives et l'opacité ayant régné lors de la conception des listes des candidats a été la goutte qui a fait déborder le vase dans les rangs de plusieurs formations politiques. Ainsi, au lendemain de la démission de l'un des cadres les plus actifs du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) à Tizi Ouzou, à savoir Ouahab Aït Menguellet, le maire de Tizi Ouzou, c'est au tour de plusieurs dizaines de cadres de la région, du Front de libération nationale (FLN), de jeter l'éponge à leur tour. La démission collective de ces militants a été annoncée officiellement hier, mardi. Alors que dans les rangs du FFS, la purge a eu lieu à la veille des élections législatives du 4 mai passé et s'est poursuivie au lendemain de la proclamation des résultats. En plus de Rachid Halet, désormais ex-membre du présidium du FFS, de nombreux autres cadres et des militants ont divorcé définitivement avec le plus vieux parti d'opposition. Quant au Rassemblement national démocratique (RND) qui n'a pas échappé à ce séisme électoral, le linge sale semble se laver en famille. Pour l'instant, aucune démission ni exclusion n'a été rendue publique malgré tous les tiraillements qui secouent le bureau régional du RND à Tizi Ouzou. Hier, c'est le FLN qui a fait l'événement politique à Tizi Ouzou. Le parti de Djamel Ould Abbès a enregistré la démission collective de plus de 35 cadres du parti, activant dans les quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou. Dans une déclaration distribuée hier aux représentants locaux de la presse nationale et régionale, les concernés se sont pris à la fois à Djamel Ould Abbès, le secrétaire général de l'ancien parti unique, mais aussi à Saïd Lakhdari, le mouhafedh et député de la wilaya. Dans la déclaration en question, les désormais ex-militants du FLN soulignent, entre autres: «Nous, militants, cadres, élus et chefs de kasma de la wilaya de Tizi Ouzou, venons par la présente déclaration déposer notre démission du FLN tout en mettant le secrétaire général Djamel Ould Abbès et le mouhafedh de Tizi Ouzou devant leurs responsabilités d'avoir mené ce parti à la dérive». Les concernés expliquent en outre le pourquoi de cette solution radicale. Ils rappellent, par exemple, qu'en dépit de l'opposition exprimée par la base concernant la liste des candidats à la députation à Tizi Ouzou, le secrétaire général Djamel Ould Abbès et son staff ont persisté à la maintenir contre la volonté des militants de base et des cadres de la région. Les démissionnaires se demandent en outre comment se fait-il que Saïd Lakhdari soit maintenu à son poste de mouhafedh «malgré qu'il est contesté par la base militante». Pour étayer leurs accusations, les concernés donnent même des chiffres à l'appui. Ils notent que le FLN a perdu 10.000 voix rien qu'en cinq ans, par rapport aux législatives de 2012. «Après tant d'efforts et combat pour remédier à cette situation catastrophique où règnent le copinage, le clientélisme et la 'chkara'', le silence, la complicité du bureau politique et de son secrétaire général, nous avons enfin décidé de démissionner du parti», concluent les concernés. Il y a lieu de noter que parmi les cadres et militants qui ont quitté hier le FLN, il y a des élus aux APC, comme celle d'Aït Mahmoud, mais aussi le président de la commission chargée de la formation et de la communication, le chargé de la jeunesse et des étudiants, etc.