Les partis islamistes ont tiré la leçon, cette fois-ci, en évitant l'option du boycott. Ces derniers vont tous participer dans la gestion des structures de l'APN. L'opposition était au rendez-vous hier. Malgré les contestations des résultats du scrutin du 4 mai dernier et de cette nouvelle assemblée qu'ils qualifient d'illégitime, les partis de l'opposition n'ont pas boycotté la séance. Le FFS, l'alliance du MSP, le PT et le RCD, le FJD ont assisté hier à la cérémonie d'installation de l'Assemblée populaire nationale (APN). Ces derniers ont saisi l'occasion pour livrer encore une fois leurs arrière-pensées politiques. Ainsi, la secrétaire générale du Parti des travailleurs PT a dressé un constat alarmant sur la situation politique économique du pays. «C'est une guerre totale qui est déclarée contre le peuple», a-t-elle averti avec un visage expressif. «Si nous sommes ici malgré tout c'est pour défendre les intérêts des citoyens», a-t-elle soutenu en précisant que le rôle d'un parti et de l'élu est de défendre les causes justes pour défendre le tissu social. Même si cette assemblée est née sans crédibilité et sans légitimité, Louisa Hanoune soutient que son parti ne baissera pas les bras et continuera à faire entendre sa voix. Voulant tirer la sonnette d'alarme encore une fois, Louisa Hanoune a estimé que les déclarations faites par le ministre des Finances peuvent mener le front social à l'explosion. «C'est une guerre totale qui est déclarée contre le peuple», a-t-elle averti avec un visage expressif. «Si nous sommes ici malgré tout c'est pour défendre les intérêts des citoyens», a-t-elle soutenu. Mme Hanoune promet de faire son possible pour barrer la route à des mesures libérales et antisociales. «Nous allons nous battre sur tous les terrains avec les syndicalistes, les travailleurs et les chômeurs», a-t-elle déclaré. La secrétaire générale du parti s'est dit favorable «pour un travail de coordination avec les autres partis nationalistes qui se préoccupent de l'avenir du pays et qui refusent la suppression des acquis sociaux des travailleurs et qui se soucient de la préservation de la cohésion sociale». A la question de savoir si elle a interpellé le président de la République, comme elle l'avait fait par le passé, Mme Hanoune a répondu: «Je ne l'ai pas fait, mais j'ai interpellé le président par l'intermédiaire des responsables.» Idem pour le parti du Mouvement de la société pour la paix. Le MSP qui a refusé de rejoindre le gouvernement compte abandonner la politique de la chaise vide. Le parti qui a décroché 34 sièges au sein de l'institution va intégrer les structures de l'APN. «Nous allons participer dans les structures en espérant décrocher deux à trois commissions», a affirmé l'ancien ministre du Tourisme, Smaïl Mimoun qui est candidat du parti au poste de président de l'APN. Idem pour le Front de la justice et du développement(FJD) qui s'est allié avec le mouvement Ennahda et El-Bina et va également intégrer les structures de l'APN. «Nous allons participer dans les structures de l'assemblée pour défendre nos positions», a affirmé Lakhdar Benkhelaf, député du PJD. Il y a lieu de souligner que les partis islamistes ont tiré la leçon cette fois-ci en évitant l'option du boycott. En 2012, l'alliance de l'Algérie verte MSP, Islah Nahda avait boycotté les structures de l'APN en guise de contestation des résultats des législatives. Le FFS, quant à lui, n'a pas dérogé à la règle. Le vieux parti de l'opposition maintient son refus d'intégrer les structures. Le Rassemblement pour la démocratie et la culture (RCD) soutient que la présence dans les structures ne change rien. «Nous allons nous battre à l'hémicycle en faisant des propositions de projets et des commissions d'enquête», a déclaré le président du parti, Mohcen Belabbas. Le RCD qui est de retour à l'hémicycle après son boycott en 2012 n'a pas réussi à renforcer son poids. Avec neuf sièges, le RCD n'aura même pas le droit à un groupe parlementaire. Par ailleurs, il y a lieu de relever que l'opposition n'a pas fait preuve de collaboration. Celle-ci reste en rangs dispersés. Les partis n'ont même pas pu se mettre d'accord pour présenter un candidat unique au poste de président de l'APN. Sachant que le nom de celui-ci est déjà retenu, l'opposition n'a même pas daigné faire semblant de s'entendre ce qui ne promet pas grand- chose. Le RCD, le MSP et le FJD ont présenté chacun un candidat. Une image qui traduit clairement que l'opposition n'est pas prête à constituer un front commun.