Les deux partis majoritaires, à savoir le FLN et le RND, se retrouveront seuls avec les indépendants pour élire leurs propres candidats. L'hémicycle sera déserté. Les députés ne seront pas au complet aujourd'hui. Plusieurs formations vont boycotter la séance de vote des structures de l'APN que présidera Larbi Ould Khelifa. Les deux partis majoritaires, à savoir le FLN et le RND, se retrouveront seuls avec les indépendants pour élire leurs propres candidats. Ainsi, les partis majoritaires et les indépendants se partagent le gâteau. Ces derniers sont les seuls à siéger au sein du bureau de l'APN et à présider les commissions. Les autres formations se disent non-concernées par cette procédure. «Nous ne sommes pas concernés par cette opération», a affirmé clairement le porte-parole du Parti des travailleurs Djelloul Djoudi, dans une conversation téléphonique. Idem pour le Front des forces socialistes. «Nous n'allons pas assister puisque nous ne faisons pas partie des structures de l'APN», a expliqué le chef du groupe parlementaire du FFS, Chaffaa Bouiche. Les partis de l'Alliance de l'Algérie verte vont également déserter les lieux. «Nous n'allons pas participer puisque nous n'avons pas été associés à cette opération», a soutenu Naâmane Laouer, membre de l'Alliance de l'Algérie verte. Ce dernier estime qu'il y a un dépassement du règlement intérieur de l'APN. «L'article n°13 du règlement intérieur de l'APN stipule qu'avant de passer à l'installation des structures, le président de l'APN doit convoquer une réunion des chefs des groupes parlementaires pour se mettre d'accord sur le mode à suivre et consulter les partis sur leur participation ou pas aux structures», a expliqué notre interlocuteur. Contacté par nos soins, M.Laouer précise que la direction de l'APN n'a pas jugé utile de le faire en excluant de fait les partis qui ont boycotté dès le départ les structures. «On a demandé l'application du texte par le président pour convoquer une réunion des chefs de groupes parlementaires pour trancher, mais en vain», a déploré ce responsable. Ce dernier ne comprend pas l'attitude de la direction de l'APN. «Alors que les structures sont renouvelables chaque année, nous avons le droit de reprendre nos sièges au sein du bureau et des commissions», a fait savoir le député du MSP. Il y a lieu de rappeler que plusieurs partis ont boycotté les structures de l'APN en guise de contestation des résultats des élections législatives de 2012. Le retrait de ces derniers a permis aux partis majoritaires de faire main basse sur la chambre basse du Parlement. D'ailleurs, ils refusent de lâcher prise et s'opposent à tout retour de l'opposition au sein des structures. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que l'Assemblée populaire nationale est très en retard par rapport à son agenda. L'opération de renouvellement des structures devait se faire en juillet, soit avant la fin de la session de printemps pour permettre aux députés d'entamer directement leurs travaux dès l'ouverture de la session d'automne. Le FLN est en grande partie responsable de ce retard. Par ailleurs et à deux mois de la fin de l'année en cours, l'APN n'a pas encore entamé l'examen du projet de loi de finances 2016. Le Parlement avec ses deux chambres a un délai d'un mois pour expédier ce projet de loi. Alors qu'il s'agit d'un texte important qui nécessite vu la conjoncture, un examen approfondi, les députés se contenteront d'une lecture superficielle faute de temps.