Abdessalem Bouchouareb à l'Industrie, Noureddine Boutarfa à l' Energie, Ramtane Lamamra aux Affaires étrangères... ont cédé leur maroquin. Un gouvernement new look dont la mission doit prendre fin en 2019. L'Algérie aura rendez-vous alors avec l'élection de son président. Avant cette échéance le nouveau gouvernement doit relever en priorité la bataille qui doit sortir l'économie nationale de sa dépendance aux hydrocarbures. 12 nouvelles têtes qui y ont fait leur entrée vont participer à ce challenge palpitant. Du rarement vu pour un remaniement depuis l'indépendance pratiquement. Surprenant pour les observateurs qui pariaient sur le maintien de certaines personnalités, très en verve ces derniers temps, qui étaient aux commandes de secteurs stratégiques. Des «poids lourds» qui se sont retrouvés au tapis. Parmi eux, le ministre de l'Energie Noureddine Boutarfa s'était notamment illustré, au point d'être qualifié de cheville ouvrière, lors de l'accord historique qui s'est conclu le 28 septembre à Alger en marge du 15ème Forum de l'Energie. Il a débouché sur une baisse de la production, de l'Opep et de 11 de ses alliés hors Opep, de près de 1,8 million de barils par jour décidée le 10 novembre 2016 à Vienne pour permettre au marché de se rééquilibrer et aux prix du pétrole de rebondir. Une mission dont l'ex-patron de Sonelgaz s'était remarquablement acquitté. Son remplacement pourrait s'expliquer par la délicate question des contrats gaziers arrivés à terme. On attribue à son successeur des talents de fin négociateur. Un autre membre du gouvernement était sous les feux de la rampe. Le secteur de l'industrie semblait tenir en Abdessaleam Bouchouareb l'homme qui devait donner le coup de rein nécessaire pour jeter les jalons d'une économie productrice de richesses hors hydrocarbures. Il y a lieu de citer, entre autres, la «résurgence» du complexe sidérurgique d'El Hadjar, fleuron de l'industrie algérienne, maintenu entre la vie et la mort pendant des années et la fin annoncée des importations de ciment. «Nous nous attendons à une augmentation de la production (du ciment) de 4 millions de tonnes d'ici la fin 2016 avec l'entrée en production de deux nouvelles cimenteries... Donc d'ici la fin de l'année, je confirme que l'Algérie sera autosuffisante et à partir de 2017 elle consommera son propre ciment», avait-il déclaré le 31 mai 2016. Une performance exceptionnelle dans une Algérie en chantier. A eux deux les deux hommes ont signé près de 8 milliards de dollars de contrats en moins d'un an. Après le contrat de 4,5 milliards de dollars paraphé avec l'Indonésie, le 18 juillet 2016, dans le secteur des mines, Sonelgaz a conclu un marché de 3 milliards de dollars avec le groupe américain General Electric (GE). L'accord avait été signé à Batna le 24 avril en présence de l'ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal était en visite de travail dans les Aurès. Il y avait aussi le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, et signe du hasard le P-DG de Sonelgaz, Mustapha Guitouni...son successeur. Un passage de témoin annoncé avant l'heure. Une quinzaine de ministres ont au total passé la main. Lamamra, pour les Affaires étrangères, Baba Ammi le grand argentier du pays, Abdelmalek Boudiaf pour la Santé... Leur remplacement a été une surprise. Comme l'a été le scrutin du 4 mai qui a probablement influencé les choix qui ont été opérés. Des changements qui obéissent à un impératif: celui de réussir la transition à travers le nouveau modèle de croissance économique dont s'est doté l'Algérie. Une conclusion qui s'impose comme le mot de la fin.