Lors de son séjour aux Etats-Unis d'Amérique, le ministre de l'Energie Nourredine Boutarfa, a appelé les entreprises américaines à investir en Algérie et à conclure des partenariats fructueux et durables en indiquant que le partenariat énergétique entre l'Algérie et les Etats-Unis est ''dense et ancien. ''Nous œuvrons à intensifier l'effort d'exploration et de développement des gisements, l'augmentation des capacités de raffinage ainsi que la relance de l'industrie pétrochimique si familière à la ville de Houston'', a déclaré le ministre à l'ouverture du Forum algéro-américain sur l'énergie qui se tient à Houston (Texas). ''Nous invitons donc les entreprises américaines à venir investir dans ces segments et ainsi aboutir à des partenariats fructueux et durables comme le sont traditionnellement les partenariats entre nos deux pays'', a-t-il ajouté. Le ministre a relevé au cours de cette rencontre à laquelle ont pris de nombreux responsables du secteur énergétique algérien et près une trentaine de dirigeants d'entreprises énergétiques américaines, que les relations et le partenariat énergétiques entre les deux pays étaient ''denses et anciens''. ''La présence des compagnies américaines en Algérie dans diverses activités est notoire'', a-t-il mis en exergue. Cependant les exportations d'hydrocarbures vers les Etats-Unis, sont aujourd'hui d'un niveau modeste, autour de 2 milliards de dollars, accusant une forte baisse depuis 2010, a constaté M. Boutarfa. L'investissement des compagnies américaines (Anadarko, Conoco-philips, Hess..) dans le secteur, plus particulièrement dans l'activité d'hydrocarbures a connu lui aussi une forte régression pour s'établir à seulement 100 millions de dollars en 2015, contre près de 600 millions en 2010, selon les chiffres fournis par le ministre. Le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, s'est entretenu par ailleurs, avec plusieurs dirigeants d'entreprises américaines avec lesquels il a notamment évoqué la coopération dans le domaine des énergies alternatives. M. Boutarfa a rencontré MM. Bruce Cutright et John Chrosneck, respectivement P-DG de Thermal Energy Partner et Dupont, deux entreprises américaines spécialisées dans le développement des projets d'énergie renouvelable essentiellement le photovoltaïque et la géothermie. Le ministre a insisté au cours de ces entrevues sur la nécessité de développer la production locale des équipements et le transfert de la technologie. Lancement prochain d'un appel d'offres pour un mega projet solaire Le ministre de l'Energie, Nourredine Boutarfa a annoncé d'autre part le lancement prochain d'un appel d'offres national et international pour la réalisation d'une capacité de 4.000 MW en énergie d'origine solaire de type photovoltaïque. L'appel d'offres est en cours de finalisation, a-t-il déclaré à l'ouverture du Forum algéro-américain sur l'énergie qui se tient à Houston. Ce méga projet inclura une composante énergétique consistant à réaliser des centrales électriques et une autre composante industrielle dédiée à la fabrication locale des équipements et matériels destinés à ces unités, a-t-il fait savoir. Il a souligné que les retombées attendues du programme des énergies renouvelables sont importantes en termes de création d'emplois, d'industrialisation, de développement technologique et d'acquisition de savoir-faire, contribuant ainsi au développement socio-économique du pays. ''Le tournant de la diversification, nous l'engageons dans la perspective du développement durable. Un important plan national de développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique est en cours d'exécution. Il vise la mise en service de près de 22.000 MW en énergie verte à l'horizon 2035-2040, a expliqué le ministre aux dirigeants des entreprises américaines présents à cette rencontre. M. Boutarfa est revenu au cours de son intervention sur les différents programmes d'investissement de son secteur notamment dans l'exploration et la pétrochimie, en précisant que le programme à moyen terme de développement des gisements, prévoit une forte croissance de plus de 80 % par rapport à 2015. Cet effort, conjugué aux nouvelles technologies d'optimisation de l'exploitation, permettra d'augmenter la production à un rythme moyen de 5% par an d'ici 2020, à près de 241 millions de TEP. La relance de la pétrochimie à travers un programme ambitieux d'environ 15 milliards de dollars vise essentiellement à satisfaire le marché national en produits pétrochimiques, à développer des PME en aval et à valoriser au mieux la transformation des hydrocarbures tant liquides que gazeux afin de maximiser la valeur ajoutée. Tous ces projets, parmi d'autres encore, vont mobiliser un montant d'investissement de 74 milliards de dollars sur la période 2016-2020 pour les hydrocarbures dont 42 milliards dédiés au développement et à l'exploitation des gisements. Le montant alloué au développement des moyens de production et infrastructures de transport et distribution de l'électricité et du gaz est estimé à 26 milliards de dollars à moyen terme, selon les chiffres fournis par le ministre. En tout le secteur compte investir 100 milliards de dollars d'ici 2020, soit un niveau très important vu la taille de l'économie algérienne, a relevé M. Boutarfa. Pour y parvenir, ''le partenariat avec les compagnies étrangères s'avère nécessaire'', a-t-il dit en soulignant que le gouvernement s'activait à mettre en place le cadre et les moyens adéquats pour attirer les investisseurs étrangers et promouvoir le transfert technologique à travers une association soit avec la société nationale Sonatrach soit avec des entreprises publiques ou privées algériennes. Le gouvernement s'affaire aussi à mettre en place de meilleures conditions de réussite à travers la révision de la loi sur les hydrocarbures et la récente loi sur l'investissement, a enchaîné le ministre. Une réduction plus importante de l'offre Opep attendue à partir de janvier Le ministre de l'Energie M. Nourredine Boutarfa a déclaré à Houston (Texas) que la baisse de l'offre Opep sera encore plus importante à partir de janvier, prévoyant un rééquilibrage du marché durant le premier semestre 2017. Interrogé sur l'impact de la hausse de la production Opep en octobre sur les prix, le ministre a expliqué que "cette croissance était prévisible" vu les engagements de ventes à terme inscrits durant ce mois. "Quand l'Opep est parvenue à un accord à Alger sur (une coupe de production) les ventes (à terme) pour les mois d'octobre, novembre et décembre ont été déjà engagées", a-t-il précisé en indiquant que "la baisse de production du mois de janvier sera plus importante". En octobre, l'Opep a pompé à un niveau record qui a atteint 33,87 mbj, en hausse de 150.000 barils/jour par rapport au mois de septembre ce qui signifie qu'elle doit faire un effort supplémentaire en réduisant sa production de 1,37 millions de barils/jour (mbj) au lieu des 1,2 mbj prévu lors de sa dernière réunion à Vienne (30 novembre), selon le Wall Street Journal, qui cite des chiffres publiés mercredi par l'Opep. Le ministre s'est dit à ce propos persuadé que les pays hors Opep respectent leur engagement de réduire leur production de 558.000 barils/jour à partir de janvier en s'associant au pacte de limitation de production conclu avec les membres de l'Opep. "L'Opep a rappelé qu'il fallait respecter cet engagement, je suis persuadé qu'il sera respecté c'est dans l'intérêt de tous", a-t-il dit en réponse à une question sur l'appel lancé mercredi par l'Opep aux producteurs hors OPEP afin d'honorer leur engagement de réduction pour soutenir les prix et effacer l'excédent de l'offre sur le marché. Le ministre a précisé que l'appel de l'Opep a été surtout adressé aux autres pays hors Opep qui ne contribuent actuellement à ces efforts de stabilisation du marché. Pour la relance de l'investissement américain en Algérie Le Forum algéro-américain sur l'énergie, qui a enregistré la participation des grandes compagnies pétrolières des Etats-Unis, a été l'occasion pour l'Algérie de plaider pour la relance de l'investissement énergétique américain en baisse depuis 2010. Les investissements énergétiques des compagnies américaines ont enregistré une baisse significative ces dernières années, reculant à 100 millions de dollars en 2015 après avoir atteint 600 millions de dollars en 2010. Le boom du gaz et du pétrole de schiste aux Etats Unis a lourdement pesé sur les exportations algériennes vers ce pays qui sont aujourd'hui d'un niveau modeste, autour de deux milliards de dollars en 2015, selon les chiffres fournis par le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa. Le ministre a relevé que le forum s'inscrivait dans "cette volonté de faire valoir, sans cesse, les opportunités -même les moins évidentes- que l'Algérie et les Etats-Unis peuvent saisir pour renforcer leur coopération et leur business". Il a ajouté que l'Algérie poursuivait "une dynamique de développement que le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika, a impulsée sur la base d'une transition effective d'une économie fortement basée sur les revenus des hydrocarbures et sur la dépense publique vers une économie diversifiée et créatrice de richesses". De son côté, l'ambassadeur d'Algérie à Washington, Madjid Bouguerra, a expliqué que le nouveau modèle de croissance axé sur la diversification de l'économie offraient de nouvelles opportunités d'investissement et d'affaires aux entreprises souhaitant investir en Algérie, En appelant les entreprises américaines présentes à ce forum à augmenter leurs investissements en Algérie, l'ambassadeur a souligné que "le pays n'est pas au bord de l'effondrement comme le prédisent les soi-disant experts" après la chute drastique de ses revenus pétroliers. Les réserves accumulées de l'Algérie lui ont permis d'atténuer l'impact de la crise, a-t-il affirmé en indiquant que la stabilité de l'Algérie aiderait à promouvoir des investissements fructueux. Au cours de cette rencontre, trois présentations ont été faites par la partie algérienne pour exposer les opportunités de diversification de l'investissement algéro-américain dans le secteur de l'énergie. Le P-DG de Sonelgaz, Mustapha Guitouni, qui est intervenu au cours de cette conférence, a fait le point sur les perspectives de développement de son groupe et l'expérience menée en matière d'industrialisation du secteur de l'électricité. Une trentaine de compagnies pétrolières américaines ont pris part à cette rencontre organisée cette année dans un contexte particulier qui marque la reprise des travaux de ce forum qui ne s'est pas tenu depuis 2010.