Entre Nadal et Djokovic, ce n'est jamais terminé Avec sa quête d'un dixième titre, Rafael Nadal sera la principale attraction de Roland-Garros rendu encore plus palpitant avec l'émergence d'une nouvelle vague, le partenariat Agassi-Djokovic et une épreuve féminine plus ouverte que jamais. Présentation des forces en présence avant le coup d'envoi, aujourd'hui, du deuxième tournoi du Grand Chelem de l'année. Nadal favori numéro un L'Espagnol, de retour à un très haut niveau, est redevenu le grand favori. «Vous pouvez écrire ce que vous voulez, je m'en fiche», a-t-il néanmoins affirmé alors que ses principaux concurrents lui collent aussi ce statut, plus que mérité. Après trois finales perdues sur dur à l'Open d'Australie, Acapulco et Miami, le Majorquin a presque tout englouti sur terre battue en triomphant à Monte-Carlo, Barcelone et Madrid. Il n'a cédé qu'à Rome (quarts), face à l'Autrichien Dominic Thiem. Sevré de trophées majeurs depuis son dernier sacre parisien en 2014, Nadal peut en décrocher un quinzième s'il s'impose le 11 juin en finale et ainsi réduire le «gap» le séparant du record (18) de Roger Federer, absent. Une source de motivation supplémentaire... Djokovic sur la bonne voie Le Serbe est loin du niveau stratosphérique d'il y a un an. Mais il a un nouvel entraîneur, André Agassi, ex-N.1 mondial sacré à la Porte d'Auteuil en 1999 et ne voudra pour rien au monde céder sa dernière couronne majeure. Il semble aussi remonter la pente. Après la contre-performance face au Belge David Goffin à Monte-Carlo (quarts de finale) et la correction infligée par Nadal à Madrid (demi-finale), le «Djoker» s'est montré plus convaincant à Rome en accédant à la finale où l'Allemand Alexander Zverev l'a dominé avec la manière (6-4, 6-3). La route vers le dernier carré, où il pourrait retrouver Nadal, n'a rien d'une promenade de santé (potentiellement Pouille ou Ramos en 8es de finale, Goffin ou Thiem en quart) mais n'est pas insurmontable s'il élève son niveau. Les jeunes loups ont les crocs Les noms de Zverev et de Thiem, 20 et 23 ans, étaient déjà dans les tuyaux l'an passé. Le premier avait chuté contre le second au troisième tour et Thiem avait prolongé jusqu'en demie. Les jeunes talents ont confirmé depuis. Thiem s'est invité au «tournoi des maîtres» l'an passé et a effectué une bonne préparation sur terre battue, avec deux finales (Barcelone, Madrid), perdue contre Nadal qu'il est le seul à avoir fait chuter sur cette surface, à Rome (quarts), même s'il n'a pas existé ensuite contre Djokovic (6-1, 6-0). Zverev a fait encore plus fort en s'offrant le titre dans la capitale italienne, devenant le plus jeune joueur à triompher dans un Masters 1000 depuis... Djokovic, sacré à Miami en 2007 à l'âge de 19 ans. Chez les dames, Elina Svitolina (22 ans) l'a emporté à Rome pour décrocher son quatrième trophée cette saison. L'Ukrainienne, N.1 à la «Race» arrive lancée à Paris où les absences de Serena Williams (enceinte) et de Maria Sharapova (pas de wild-card) lui ont déblayé le terrain. Les numéros un mondiaux dans le flou... Impressionnant en fin d'année dernière, le roi de l'ATP Andy Murray n'est à l'heure actuelle que l'ombre de lui-même. Sa finale en 2016 à Paris semble bien loin. Lors de la préparation, il avait rallié la finale à Madrid et triomphé à Rome. Un an plus tard, le Britannique n'a eu qu'une demi-finale à se mettre sous la dent sur l'ocre (Barcelone) et a sombré dans la «Ville Eternelle» en chutant d'entrée contre Fabio Fognini. Il assurait aller «bien» vendredi après avoir pris un coup de froid. Assez pour rééditer son parcours de l'an dernier? L'Allemande Angelique Kerber a aussi touché le fond à Rome, en chutant dès son premier match contre l'Estonienne Annett Kontaveit (6-4, 6-0) et peine à confirmer sa place de numéro un. Garbiñe Muguruza aussi Sacrée en 2016 à Paris, l'Espagnole de 23 ans n'a plus joué une seule finale depuis et sa préparation sur terre battue n'a guère été probante. Avant son abandon en demi-finale contre Svitolina à Rome, la joueuse d'origine vénézuélienne avait chuté d'entrée à Madrid et Stuttgart. Son parcours ne s'annonce pas simple avec un écueil, potentiellement dès les huitièmes de finale, face à la Française Kristina Mladenovic, valeur montante du circuit.