Certains chefs d'entreprise affichent une nette volonté de travailler avec lui Le fait que le redressement de la situation économique du pays fasse partie des priorités du gouvernement suscite l'adhésion des chefs d'entreprise qui disent lui accorder leur confiance. Le gouvernement Tebboune, à peine nommé, semble susciter des sympathies au sein du patronat. En effet, en plus des confidences faites ça et là par certains chefs d'entreprise, les organisation patronales et les associations en relation avec le développement de l'entreprise affichent une nette volonté de travailler avec lui, voire de le cautionner dans sa démarche. Même ceux qui étaient jusque-là plus ou moins hostiles aux politiques gouvernementales essaient de se rapprocher de lui. «Abdelmadjid Tebboune, nous l'avons soutenu depuis toujours. Il a fait un excellent travail dans le secteur de l'habitat et nous avons été derrière lui. Nous sommes contents de le voir comme Premier ministre et de l'entendre s'engager à continuer sur la même lancée que son prédécesseur, Abdelmalek Sellal, dans l'exécution du programme du président de la République. Nous sommes prêts à l'accompagner d'autant plus que priorités relèvent du développement du secteur économique», nous a déclaré Saïda Neghza, présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes. Saïda Neghza dit par ailleurs souhaiter que «le gouvernement ouvre les portes du dialogue à toutes les organisations et associations patronales sans distinction» et «qu'il mette le paquet pour le développement de notre économie». «Il faut que le dialogue soit une règle d'or entre le gouvernement et le patronat. Le gouvernement Tebboune affiche une bonne volonté. Nous, nous sommes prêts à consentir tous les efforts requis pour y arriver. Nous avons beaucoup de projets d'envergue dans les tiroirs et nous n'attendons que le concours du gouvernement pour les lancer. J'espère que ces projets figureront parmi les priorités du gouvernement,» a affirmé la présidente de la Cgea. De son côté, le président du FCE, Ali Haddad, s'est engagé, en son nom personnel et au nom de tous les membres et partenaires du FCE, à «apporter tout son soutien au nouveau Premier ministre» qu'il a félicité vivement pour sa nomination à ce poste. Et parlant des attentes du FCE de la part du nouveau gouvernement, Ali Haddad a indiqué que celles-ci portent essentiellement sur la «promotion des énergies à même de redynamiser l'économie nationale et assurer une meilleure place à l'entreprise algérienne», volonté qui semble cadrer parfaitement avec les ambitions de Abdelmadjid Tebboune qui a affirmé qu'il s'agit pour son gouvernement «de construire une économie plus saine et plus équilibrée, dans laquelle le secteur privé aura toute sa place, peut-être même une place prioritaire». Le Cercle de Réflexion et d'Action autour de l'Entreprise que dirige le patron de NCA-Rouiba, Slim Othmani, a, pour sa part, lancé une étude sur les préoccupations des opérateurs économiques algériens. Bien qu'habituellement très critique vis-à-vis des politiques de l'Exécutif, Care dit que cette étude sera remise au gouvernement. Cette étude lancée à la fin de l'année 2015 concerne 250 chefs d'entreprise, représentants d'associations et organisations patronales, à travers l'ensemble du territoire national pour leur poser quatre questions, a expliqué Samy Boukaila, membre du Care, lors d'un passage sur Radio M., en précisant que l'objectif recherché à travers cette démarche vise à cerner les difficultés vécues par les opérateurs économiques quel que soit le secteur dans lequel ils évoluent et les régions où ils se trouvent et, de créer un dialogue avec les pouvoirs publics. Pour Care, le dialogue avec le gouvernement est donc désormais une démarche stratégique et la déclaration de Tebboune en faveur d'un redressement économique rigoureux est sans nul doute de nature à rassurer les membres de cette association. En effet, Abdelmadjid Tebboune a annoncé la couleur dès la prise officielle de ses fonctions: priorité à la reconversion de l'économie nationale, sa libération de la logique rentière et sa diversification. Cette orientation se traduit notamment par des changements à la tête de tous les ministères en relation avec le secteur économique et l'arrivée de nouvelles figures: Mahdjoub Beda à l'Industrie, Abderrahmane Raouia aux Finances, Mustapha Guitouni à l'Energie. Abdelkader Bouazgui à l'Agriculture. Abdelghani Zaalane aux Transports et Ahmed Saci au Commerce. Ces nouveaux ministres, de par leur fraîcheur, sont appelés à jouer un rôle phare dans la mise en oeuvre du projet de relance économique décliné par le Premier ministre et les patrons semblent bien croire à ce projet.