La polémique enfle entre la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) et le Forum des chefs d'entreprise (FCE). Profitant de la cérémonie de signature d'un accord de coopération que son organisation a signé, hier, avec la Chambre de commerce indo-européenne pour petites et moyennes entreprises, le président de la CGEA, Habib Yousfi, est tombé à bras raccourcis sur le président du FCE, l'accusant de vouloir prendre le leadership. Sans attendre la question des journalistes, M. Yousfi élude complètement l'accord signé avec la Chambre de commerce indo-européenne pour petites et moyennes entreprises pour apporter son soutien à sa vice-présidente Saïda Neghza. Cette dernière, pour rappel, a indiqué qu'elle s'est sentie humiliée par les propos du président du Forum des chefs d'entreprise en Chine. Mais derrière cette polémique se cache une guerre de leadership du patronat national. Premier constat : le président de la CGEA a relevé que la mission en Chine est composée uniquement de membres du FCE. Une seule personne ne fait pas partie du FCE, et c'est la vice-présidente de la CGEA. "Il a fallu batailler pour que cette dame puisse représenter la confédération au sein de cette délégation officielle. On ne lui a pas réservé d'hôtel. Elle a rencontré des difficultés pour trouver une réservation d'avion", a-t-il soutenu. "En Chine, elle a été considérée comme une étrangère. Nous étions pratiquement éliminés en tant que structure patronale. Nous avons accepté notre situation pour ne pas étaler nos divisions", a déploré M. Yousfi. Le président de la CGEA insiste sur le caractère humiliant des propos prêtés au président du FCE, qui aurait dit aux Chinois : "Venez en Algérie, il y a de l'argent et vous pourrez vous remarier avec des Algériennes." Le FCE, dans un communiqué, avait qualifié les déclarations de Mme Saïda Neghza de "fallacieuses et malintentionnées". Mais, la vice-présidente de la CGEA n'en démord pas. Pour elle, les déclarations de M. Haddad "sont graves". Très remontée, Mme Neghza n'a pas ménagé un responsable au ministère de l'Industrie, M. Oumlal. "Oumlal m'a dit, si vous partez, j'enlèverai ma moustache." Selon elle, il a fallu l'intervention du ministre de l'Industrie pour que la CGEA parte en Chine. Saïda Neghza accuse certaines parties de favoriser le Forum des chefs d'entreprise. "Ils veulent faire de Haddad un pharaon", a-t-elle estimé. "Pourquoi c'est Haddad qui prend tout alors que des entrepreneurs ont fermé leurs entreprises ? Pourquoi passer par Haddad pour avoir des projets. C'est qui Haddad ? Moi je ne le reconnais pas", a-t-elle lancé. "Je ne veux pas démentir les propos de Louisa Hanoune, en disant que ces gens veulent devenir des oligarques. Elle a raison", a renchéri M. Yousfi, qui ne partage pas la revendication du président du FCE d'ouvrir tous les secteurs d'activité, sauf la Défense nationale, au secteur privé. "Il est allé trop loin dans cette approche." M. R.