Contre Chelsea, les «Gunners» ont donné tort aux nombreuses critiques les accusant d'être trop gentils et effacés. Ca réchauffe au moins le coeur des «Gunners»: Arsène Wenger et Arsenal ont remporté la coupe d'Angleterre, avant-hier à Wembley, privant Chelsea du doublé et sauvant un peu les restes d'une saison en enfer. Le triomphe dans le Temple du football n'efface sans doute pas la non-qualification pour la Ligue des champions, mais pour Wenger, c'est presque un pied de nez aux détracteurs. L'Alsacien a décroché sa septième FA Cup, le plus vieux trophée du monde, un record absolu. Le technicien (67 ans), en fin de contrat en juin et qui n'a toujours pas annoncé de quoi sera fait son futur, avait réclamé du respect avant le match et fustigé le comportement «blessant» de certains supporters et anciens joueurs. Le voilà un peu vengé après la «pire période» qu'il ait jamais traversée à la tête d'Arsenal. Et contre Chelsea, les «Gunners» ont donné tort aux nombreuses critiques les accusant d'être trop gentils et effacés. «Je suis fier d'avoir remporté sept de ces coupes (...) L'équipe et moi, nous avons refusé d'abandonner quand c'était facile de le faire», a réagi Wenger après le match. «Je suis fier. Personne ne nous donnait une chance, et je crois que nous avons répondu avec classe et la bonne attitude. Je suis fier de ce que nous avons réussi à faire contre Manchester City (en demi-finale) et puis contre Chelsea. Cela montre un état d'esprit spécial.» Sous le soleil de Londres, ils ont surpris tout le monde par leur détermination. A commencer par les «Blues», un peu lents après avoir fêté leur titre de champion, derrière au score après seulement cinq minutes. Sanchez malin Deux joueurs ont symbolisé l'envie retrouvée des «Gunners». D'abord Alexis Sanchez, premier buteur de la rencontre. Il contrait de la main un dégagement de Cahill et les «Blues» regardaient le ballon filer vers Ramsey en position de hors jeu. Le milieu faisait mine de jouer le ballon, puis s'écartait pour laisser le Chilien tromper Courtois. Après un long conciliabule, le but était accordé au feu-follet sud-américain, sous les sifflets de la moitié bleue du stade. «Je crois que notre entame n'était pas assez bonne. Honnêtement, je crois que le premier but aurait dû être invalidé car il y avait main. Je ne comprends pas pourquoi l'arbitre n'a pas sifflé», a commenté Antonio Conte, jugeant que la saison restait «superbe» malgré tout. L'autre homme du match, c'est Per Mertesacker. Blessé à un genou toute la saison, le capitaine allemand avait foulé les terrains pour la première fois le week-end dernier. Avec seulement 37 minutes de jeu dans les jambes, le grand défenseur a été jeté dans le bain pour combler les absences du suspendu Koscielny et des blessés Gabriel et Mustafi. Les craintes étaient grandes de le voir s'effondrer face aux Hazard et compagnie. Mais l'Allemand s'en est bien sorti à l'image de ce tacle plein d'autorité sur Diego Costa lors d'une des seules actions de Chelsea en première période. Ramsey décisif Car les «Blues» ont déchanté. Jamais tranchants ou presque, ils sont passés plusieurs fois à côté de la catastrophe, Cahill sauvant deux fois le ballon sur sa ligne (16, 30), sur des pichenettes d'Özil et Welbeck. Et quand Cahill n'était pas là pour écoper, c'est le poteau qui sortait la tête de Welbeck (16) ou le tir d'Özil (88). Si les nouveaux champions d'Angleterre ont repris du poil de la bête dans le deuxième acte, ils se sont tiré une balle dans le pied peu après l'heure de jeu, quand Moses a récolté son deuxième carton jaune pour simulation (68). Les «Gunners» pensaient sans doute avoir fait le plus dur, mais Costa égalisait sur un centre de Willian (1-1, 76). Wenger profitait de l'engagement pour faire entrer Giroud et les «Gunners» montraient alors qu'ils avaient de la ressource. Le Français, immédiatement servi dans la surface, protégeait son ballon et centrait pour Ramsey qui remettait les siens devant une superbe tête plongeante (2-1, 79). Wenger pouvait dire ouf, il entrait définitivement dans l'histoire. Mais sera-t-il encore à Arsenal pour continuer à l'écrire la saison prochaine? «Suis-je la bonne personne pour mener ce club plus loin? Ce n'est pas une question de popularité, mais de compétence. On ne peut pas faire 45 ans au top niveau sans penser que l'on est la bonne personne», a conclu le Français. Pour décrocher une huitième Cup?