La plage attend avec impatience ses estivants Les saisons estivales passent et se ressemblent à Béjaïa. Autant pour les plages et les commodités, que pour la ritournelle des mesures qui ne seront jamais respectées, rien de nouveau à l'horizon. La saison estivale a été lancée officiellement jeudi par le premier magistrat de la wilaya en présence des parties concernées, notamment la Protection civile, la direction des transports, du tourisme, de l'artisanat, de l'environnement et de la santé. La plage des Hammadites a accueilli les festivités de ce rendez-vous annuel que toutes les localités côtières attendaient avec impatience de par ce qu'il engendre comme répercussions positives pour les opérateurs économiques, toutes catégories confondues. Dans son allocution, Mohamed Hattab, le wali de Béjaïa a invité les professionnels du secteur du tourisme ainsi que les citoyens à «une réflexion globale afin de développer le tourisme dans notre wilaya, En prenant en compte les autres potentialités que possède Béjaïa pour un tourisme de montagne,culturel et de l'histoire». «Béjaïa doit redevenir la perle d'antan qui a fasciné beaucoup de savants, historiens et personnalités politiques qui ont séjourné d'ailleurs pendant une longue période dans cette ville», a-t-il ajouté à juste titre. Mais la réalité rend ce rêve démesuré. Le constat sur le terrain n'inspire pas trop à l'optimisme. D'année en année, la situation empire et toutes les mesures annoncées en grande pompe ne trouvent pas preneur sur le terrain. Toutes les plages de Béjaïa ne seront encore une fois pas au rendez-vous pour la baignade. Sur les 46 plages que le littoral béjaoui compte, seules 33 sont autorisées aux baignades, les autres seront interdites en raison de la pollution. Cette pollution, notamment sur la côte, fait des ravages. L'absence de station d'épuration fait que toutes les eaux usées des villes se déversent dans la mer. N'est-il pas temps de passer à l'acte car à chaque saison le même problème se pose. Après plusieurs opérations de nettoiement des plages entamées en collaboration avec le mouvement associatif de chaque localité, certaines plages ont vu installer des plaques d'orientation au niveau des RN24 et RN9. En matière de transport, on apprend que des microbus de 12 à 15 places ont été prévus pour assurer la desserte de la plage des Aiguades, orienter les transporteurs exploitant des lignes rurales et intercommunales, avec 2467 véhicules, pour desservir les différentes plages et sites touristiques de la wilaya durant les week-ends et les jours fériés, à partir des communes de l'intérieur.On croit savoir que les autorités ont également envisagé de mettre en oeuvre, selon les besoins exprimés, un système d'exploitation de lignes en navette à partir de midi pour les transporteurs desservant la côte est (axe Melbou et Kherrata), avec 164 minibus de 30 places. Pour les week-ends et jours fériés, la navette s'effectuera toute la journée, a-t-il été informé. La concession des plages est toujours annulée, a rappelé le wali, Mohamed Hattab. Mais tout comme l'an dernier, les squatteurs des plages et des parkings séviront. L'épisode de la manifestation enregistrée l'an dernier rappelle les limites de l'Etat en la matière. La saignée sur les plages et les parkings a encore de beaux jours devant elle, tout comme les baraquements, qui dévalorisent le paysage, et où tout se pratique en tout impunité. Dans la foulée, le wali a instruit le directeur du tourisme à exploiter les autres potentialités et richesses dont regorge la wilaya, allusion au domaine culturel, cultuel et historique et le tourisme de montagne. Des aspects qui n'existent pas dans la région, faute de professionnels qui ne proposent en fait rien à leurs clients. Les circuits touristiques, qui peuvent se décliner sous forme de sortie shopping, sortie histoire, sortie nature, ne sont pas proposés aux estivants, qui n'en demandent pourtant pas mieux.