L'institution présidée par Zouaoui Benamadi a réagi suite à une lettre adressée par le Mouvement populaire algérien. Elle ne s'implique pas dans la polémique. L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) se dit non concernée par l'affaire opposant l'ex-ministre du Tourisme Messaoud Benagoun et la chaîne privée Ennahar. Celle-ci est sortie de son silence jeudi dernier pour dégager toute responsabilité sur cette question. «La qualification des faits reprochés à Messaoud Benagoun, par la chaîne privée Ennahar, ne relève pas des prérogatives de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav)» a indiqué cette instance dans un communiqué rendu public jeudi dernier. L'institution présidée par Zouaoui Benamadi a réagi suite à une lettre adressée par le Mouvement populaire algérien qui se plaignait de la campagne de diffamation dont il a fait l'objet par la chaîne de télévision Ennahar. «La qualification des faits reprochés à Messaoud Benagoun par la chaîne Ennahar ne relève pas des prérogatives de l'Arav, mais de la justice. Ce qui, pour autant, ne dédouanerait pas ladite chaîne d'un manque d'éthique et de professionnalisme, si les faits s'avéraient. Le suivi de cette affaire est d'ores et déjà ouvert au niveau des services de l'Arav», a précisé un communiqué de cette autorité. L'Arav qui précise «avoir reçu mercredi, en fin d'après-midi, une lettre du président du Mouvement populaire algérien (MPA) faisant état d'une campagne de «diffamation orchestrée contre le ministre du Tourisme et de l'Artisanat sortant, le MPA et son président, menée par la chaîne de télévision Ennahar, estime qu'elle n'a pas à s'interférer dans une affaire politique. «Bien qu'elle ait été rendue publique, alors qu'elle était adressée au président de l'Arav, cette correspondance a été examinée par son collège», a relevé le communiqué. Pour l'Arav, «défendant ce qu'il estime être son droit, le président du MPA aurait pu faire l'économie d'impliquer l'Arav dans une controverse politique à laquelle, à l'évidence, elle est parfaitement étrangère». L'Autorité de régulation de l'audiovisuel défend sa peau tout en évoquant ses rappels à l'ordre. «Car, en parlant d'étonnement ou encore de silence incompréhensible, il laisse supposer une certaine compréhension de la part de l'Arav de méthodes et de procédés qu'elle n'a eu de cesse de dénoncer depuis son installation», a soutenu l'instance de régulation. Il y a lieu de rappeler que Messaoud Benagoun, membre du MPA, a été nommé ministre du Tourisme et de l'Artisanat avant qu'il ne soit démis de ses fonctions par le président de la République. Cette affaire qui a défrayé la chronique depuis une semaine n'a pas livré tous ses secrets. Dans une interview à TSA, Messaoud Benagoun a annoncé qu'il va déposer plainte pour diffamation contre Ennahar TV. «C'est Ennahar qui a porté les accusations contre moi, pas la présidence de la République. En réponse à ces accusations, Anis Rahmani affirme que sa chaîne de télévision a publié des informations vérifiées. «Nous avons publié 20% des informations que nous détenons sur Benagoun. Il a été condamné dans plusieurs affaires dont celle d'un viol à Beni Messous. La victime est de Médéa. Tout le monde est au courant de cette affaire. Benagoun est connu pour ses frasques dans le mouvement estudiantin et de jeunes. Il est passé par l'Unja, l'Unea, le FLN. Il était également aux côtés de Ali Benflis et de Abdelaziz Bélaïd», a souligné le responsable d'Ennahar TV. Selon lui, le wali de Batna a écarté Benagoun de la candidature aux élections législatives du 4 mai 2017. «Le wali a découvert que Benagoun était condamné par la justice. Il n'a pas inventé cette affaire. De plus, aujourd'hui Benagoun exhibe un casier judiciaire vierge. C'est anormal tout cela. Ennahar enquête déjà sur cette affaire de casier judiciaire vierge», a-t-il promis.