Le programme de la caméra cachée de la chaîne de télévision privée Ennahar TV a été arrêté de diffusion définitivement, suite à la polémique suscitée et l'élan de solidarité notamment des hommes de lettres, après le mauvais traitement infligé à l'écrivain Rachid Boudjedra, a annoncé hier, le directeur de cette chaîne de télévision. «Nous avons décidé définitivement d'arrêter la diffusion du programme «Rana Hkemnak» (caméra cachée)», a écrit le directeur de cette chaîne de télévision privée, Anis Rahmani sur son compte Twitter. Rachid Boudjedra a indiqué, lors du rassemblement de solidarité organisé en sa faveur, qu'il était «en état de choc» devant «l'atteinte portée» à sa personne en subissant la caméra cachée «Rana Hkemnak», diffusée sur la chaîne privée Ennahar TV. Des hommes du monde de la culture et de l'art, des journalistes et des académiciens ont organisé hier, un rassemblement devant le siège de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) pour dénoncer les dépassements enregistrés dans les émissions de la chaîne Ennahar TV durant le mois sacré du Ramadhan. Le président de l'Arav, Zouaoui Benamadi a exprimé, de son côté, son soutien et sa solidarité envers Rachid Boudjedra, relevant néanmoins que l'institution qu'il préside n'avait pas, dans ce cas de figure, les prérogatives de sévir, qui sont du ressort de la justice. Des spécialistes et des experts des médias ont pointé du doigt des émissions diffusées durant le mois sacré du Ramadhan, notamment les caméras cachées, qui sous couvert de divertissement, montrent des séquences dont «la brutalité et la vulgarité» sont une «insulte à la dignité humaine». Pour rappel, l'Arav avait exhorté, avant le début du mois sacré du Ramadhan, les chaînes de télévision algériennes à observer les «principes d'intérêt général» afin d'éviter les «dérives» constatées les années précédentes, tout en élaborant des programmes spéciaux pour le Ramadhan «qui soient un espace d'éveil à la fois spirituel et rationnel, conciliant authenticité et modernité».