Particulièrement dynamique depuis quatre ans, l'Institut Pasteur d'Alger s'ouvre sur le monde avec un projet novateur et ambitieux en ce sens que la fabrication, prochaine, des vaccins est une première en Algérie. Hier, le professeur Belkaid Miloud, directeur général de cet Institut, et Achacha Maamar, directeur de la division scientifique de la compagnie canadienne AriVac, ont signé, en présence de l'ambassadeur du Canada, un accord pour un projet de partenariat. La première étape du projet consistera en le lancement de l'unité de produits de réactifs de microbiologie et de milieux de culture. La seconde étape vise à accompagner l'Institut Pasteur pour son accréditation à une certification Isoo 9001 2000. Et enfin, la dernière étape sera l'installation d'une unité de production de vaccins vétérinaires. Evalué à hauteur de 3,6 millions de dollars, ce projet ouvre la voie pour le premier investissement canadien dans le secteur de la biotechnologie en Algérie. Dans cet investissement, il convient de relever un fait important: la venue en Algérie de la firme canadienne AriVac qui se spécialise dans les domaines de la biotechnologie, de l'agroalimentaire et de la santé animale est le fruit d'une initiative entre deux chercheurs algériens : le Pr Achacha, ex-cadre au ministère de l'Agriculture installé au Canada depuis 1989 et le Dr El Hadj Ahmed Lerbès, Maître de recherches à l'Institut Pasteur. Le projet a été ensuite approuvé et financé par l'Acdi (Agence canadienne du développement international). L'arrivée de firmes étrangères en Algérie appuyée par des cadres algériens est un «phénomène» qui se précise de plus en plus chez les entreprises canadiennes. L'intérêt pour cette opération s'est manifesté au niveau des hauts responsables canadiens. En témoigne d'ailleurs, la création du réseau des Algériens diplômés aux universités canadiennes lancé à l'initiative de l'ambassadeur canadien à Alger. «Il s'agit pour moi, à travers ce projet, d'un retour aux sources, nous connaissons mieux la culture de notre pays, ses défis et ses problèmes, le contact passe mieux et présage d'un avenir meilleur pour la coopération», a déclaré M. Achacha. «Je suis particulièrement fier que ce projet bénéficie de l'appui du gouvernement canadien. Il démontre également le succès des efforts du gouvernement algérien pour promouvoir l'esprit d'entreprise et d'ouverture sur le monde», a déclaré l'ambassadeur du Canada à Alger. «Le partage de l'expertise canadienne est au coeur des relations canado-algériennes», a ajouté l'ambassadeur qui a formulé «le voeu que la coopération qui s'est instaurée entre l'Institut Pasteur et la compagnie AriVac puisse répondre totalement aux grandes ambitions de l'Algérie en vue d'augmenter substantiellement la production agroalimentaire algérienne et d'exporter à l'étranger».Rappelons par ailleurs, que l'année 2005 marque le centième anniversaire de la création de l'Institut Pasteur. C'est également le 40e anniversaire de l'ouverture des relations diplomatiques entre l'Algérie et le Canada. Dans sa dynamique impulsée par une équipe solidaire, l'Institut Pasteur joint l'utile à l'agréable en projetant d'organiser, à partir du 15 novembre prochain à Alger, la réunion des directeurs du réseau des Instituts Pasteurs (RIP). Un rendez-vous qui n'a pas eu lieu en Algérie depuis 34 ans.