Griffe. Coup sur coup, deux institutions du pays ont été victimes, hier, de «faux et usage de faux» sur les réseaux sociaux. Un faux compte twitter ouvert, dans la nuit du 5 au 6 juin 2017, au nom de notre ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a servi à diffuser «des propos mensongers, attentatoires et calomnieux». Il s'agissait d'une fausse position de notre ministre sur la rupture des relations entre certains pays du Golfe et le Qatar. C'est pourquoi, d'ailleurs, dans sa mise au point Guitouni «rappelle que seul le ministère des Affaires étrangères est habilité à s'exprimer sur la politique étrangère de l'Algérie». Notre ministre a raison d'attribuer cet acte de délinquance «à des fins clandestines et sordides». L'autre affaire a eu pour support Facebook. Le propriétaire d'un bus de transport urbain à Barika (W.Batna) a fait circuler sur ce réseau, une vidéo sur laquelle il affirme avoir «été agressé par des agents de police». Réaction rapide de la Dgsn qui a précisé qu'après «avoir commis une infraction au Code de la route, le propriétaire du bus a refusé d'obtempérer à l'agent de police... Une fois arrêté, le mis en cause, aidé de son acolyte, a commencé à crier et à proférer des insultes et des menaces à l'égard les agents de l'ordre public, les accusant de l'agresser physiquement». Cette fois, la stratégie de la «meilleure défense c'est l'attaque» n'a pas fonctionné puisque le parquet a placé sous mandat de dépôt «pour outrage à agents de la force publique en service» le propriétaire du bus et un de ses complices. Voilà deux exemples, les derniers en date, du type d'informations que véhiculent les réseaux sociaux. Ces nouveaux supports numériques que, chacun, des milliards d'internautes, peut utiliser à sa guise et répandre l'information qu'il veut, vraie ou fausse, à autant d'autres utilisateurs connectés. Ces deux exemples touchent deux institutions du pays parmi les plus sensibles. Ces mêmes réseaux sociaux ont également servi à porter atteinte à la vie privée des citoyens. Ce n'est plus de «Fake News» (fausses informations) qu'il s'agit, mais d'une forme d'agression inédite par l'ampleur de son impact. C'est tout à la fois le chantage, le règlement de comptes, les troubles à l'ordre public, réunis en un seul package. Ce n'est plus de la liberté d'expression, c'est de la fausse liberté d'expression. Comme tout ce que véhiculent ces réseaux sociaux échappe à tout contrôle, à toute règle de déontologie, les Algériens ne devraient pas perdre de vue cet aspect. Même les vidéos et autres images peuvent être encore plus fausses que les propos qui les accompagnent. Enormément de progrès ont été réalisés dans les photos et vidéos montages. Voilà un sujet qui devrait intéresser nos nouveaux députés. Législateurs qu'ils sont, nous sommes en droit, nous citoyens, d'attendre d'eux qu'ils nous protègent par des lois, des plus dissuasives, contre cette nouvelle forme de délinquance. La nouvelle Constitution leur a ouvert cette «porte»!