Il n'était pas le premier choix, mais l'entraîneur néerlandais Peter Bosz, qui vient de conduire l'Ajax d'Amsterdam en finale de l'Europa League, va remplacer Thomas Tuchel sur le banc du Borussia Dortmund. L'ancien milieu de 53 ans «s'engage ce mardi pour deux ans, jusqu'au 30 juin 2019», a indiqué le BVB hier dans un communiqué, mettant fin à une semaine de spéculations autour de la succession de son bouillant coach, en délicatesse avec la direction du club. Le Borussia n'a pas précisé le montant du transfert, mais les médias allemands évoquaient une somme de 5 millions d'euros, soit «la plus élevée pour un entraîneur dans l'histoire de la Bundesliga», selon l'agence d'informations sportives SID. Les Jaune et Noir, qui ont terminé la saison à la troisième place du championnat allemand, ont d'abord tenté de recruter le Suisse Lucien Favre, bon connaisseur de la Bundesliga, mais se sont heurtés à un ferme refus de son club, Nice. Peter Bosz, bon germanophone dont la grand-mère soutenait Schalke 04, le rival rhénan du Borussia, était cité parmi une liste de seconds choix incluant l'entraîneur de Feyenoord, Giovanni Van Bronckhorst, celui de Cologne, Peter Stoegner et l'Allemand David Wagner, qui vient de faire monter Huddersfield Town en Premier League. Après avoir joué aux Pays-Bas, en France, au Japon et brièvement en Allemagne, à Rostock, ce fugace international engagé lors de l'Euro-1992 a connu un parcours d'entraîneur atypique, débutant chez les amateurs d'Apeldoorn avant de se révéler entre 2013 et 2015 au Vitesse Arnhem. Sous sa houlette, le club néerlandais, très lié à Chelsea, a produit un football séduisant au point que José Mourinho, alors coach des Blues, avait prédit «une grande carrière en devenir» à Bosz. L'année suivante, il prenait la succession de Frank de Boer à l'Ajax. Admirateur de Johan Cruyff et de Pep Guardiola, il prône un football total basé sur l'attaque avec un principe clé, déjà familier aux joueurs du Borussia: la récupération rapide du ballon. «En cas de perte de balle, je donne cinq secondes à mes joueurs pour la récupérer afin d'effectuer un pressing le plus haut possible», martèle-t-il en interview. La philosophie affichée par le Néerlandais coïncide avec celle de Dortmund depuis l'ère Jürgen Klopp (2008-2015), fondée sur des attaques rapides et un harcèlement défensif de l'adversaire confié à d'infatigables jeunes talents.